RENAUDIN

Fils de François Renaudin, et d’Élisabeth, née Thibaud, Renaudin est mousse sur
le Saint-Joseph en 1767 à Saint-Domingue. Il est pilotin, second capitaine sur différents
bâtiments naviguant vers Saint-Domingue et la Guadeloupe, avant d’entrer
dans la Marine royale comme officier bleu en 1776. Lieutenant de frégate auxiliaire
en 1779, commandant la Dorade en 1780-1782 puis le Mulet en 1782-1783, Renaudin
est sous-lieutenant de vaisseau en 1786, lieutenant de vaisseau en janvier 1792.
Capitaine de vaisseau le 1er janvier 1793, il commande le vaisseau le Vengeur, sous
Villaret-Joyeuse en mars 1794. Il se distingue lors du combat de prairial dans l’Atlantique
contre les Anglais de Howe, le 1er juin 1794 et est fait prisonnier. Libéré en
août 1794, Renaudin commande le vaisseau le Jemmapes de 1794 à 1797. Contre amiral
le 29 octobre 1794, il combat aux îles d’Hyères en juillet 1795. Commandant
la 2e escadre à Brest sur le vaisseau le Républicain de mars 1798 à mars 1799, il est
ensuite envoyé à Naples puis à Toulon de mai à septembre 1799. Inspecteur général
des ports de l’Océan de Cherbourg à Bayonne, il est admis à la retraite en février
1801. De son mariage avec Marie Anne Charbonnier, il a trois enfants, dont un fils,
enseigne de vaisseau, tué vers 1805, à 19 ans. Le Gua (17600) où il est enterré, a
une rue de l’amiral Renaudin.
Le nom de RENAUDIN est inscrit sur l'Arc de Triomphe en 1841,
pilier Ouest, colonne 40



La fin du Vengeur, École française de la fin du XVIIIe, château de Versailles
Les derniers survivants brandissent le drapeau tricolore et le bonnet rouge, symbole de la Liberté.

Le 1er juin 1794, la bataille d'Ouesssant, École française de la fin du XVIIIe siècle, musée Carnavalet, Paris
(extrait de La Révolution & l'Empire 1789-1815 de Bernardine MELCHIOR-BONNET, Paris, Librairie Larousse, 1988)

La bataille d'Ouessant mit aux prises les flottes française et anglaise des amiraux VILLARET de JOYEUSE et HOWE.
L'épisode le plus célèbre de cette rencontre fut le combat héroïque qui opposa au vaisseau britannique Brunswick,
le navire français Le Vengeur du peuple, commandé par le capitaine RENAUDIN. Après une lutte acharnée,
le Vengeur, craquant de toutes parts, sous les boulets, résistait toujours. Quelques marins dont RENAUDIN,
s'échappèrent dans des chaloupes que les navires anglais avaient jetées à la mer ; le reste de l'équipage,
environ 250 hommes, s'abîma dans la Manche, au cri de « Vive la République ! »

(extrait de La Révolution & l'Empire 1789-1815 de Bernardine MELCHIOR-BONNET, Paris, Librairie Larousse, 1988)

Ce combat du Vengeur du peuple contre le Brunswick a donné lieu à l'émission de Bons Points Nationaux,
distribués dans les classes publiques françaises, pour récompenser les élèves méritants.

Navire de haut-bord embarquant ses approvisionnements, extrait, Turner, 1818

Les navires de guerre anglais comme le Brunswick ont bénéficié de remarquables réalisations de technologie,
comme le revêtement de la coque avec des plaques de cuivre évitant que les algues et les coquillages ne se fixent dessus
et gagner ainsi en vitesse de course. Ce procédé sera adopté sur les vaisseaux français, mais avec retard !

N. HAMPSON : Histoire illustrée de l'Europe - La période révolutionnaire, Paris, Flammarion, 1970

G. SIX : Dictionnaire biographique des généraux et amiraux français de la Révolution et de l'Empire, Paris, Georges Saffroy, 1934

É. TAILLEMITE : Dictionnaire des marins français, Paris, Tallandier, 2002

Service Historique de la Défense (Château de Vincennes) : dossier RENAUDIN (CC7ALPHA2115)

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