SAINT-CYR-NUGUES
Cyr NUGUES dit SAINT-CYR-NUGUES
Lieutenant général (Romans (Drôme) 18.10.1774 - Vichy (Allier) 25.7.1842)
Fils de Claude Étienne Nugues, négociant
en gros et de Charlotte, née Enfantin, Nugues est baptisé le jour de sa naissance.
Son parrain est
Pierre Enfantin, avocat consistorial au parlement de Grenoble et sa marraine est Marie Enfantin, sa
grand-tante.
Aide commissaire des guerres en octobre 1792, il est à l'armée des Pyrénées en 1792 -
93,
employé comme secrétaire auprès des généraux Brune, Moreau, Joubert et Championnet jusqu'au 18
septembre 1799,
date de son intégration dans l'armée avec le grade de sous-lieutenant provisoire à
l'état-major de l'armée d'Italie.
Nugues est confirmé dans son grade de sous-lieutenant le 2 mai
1800.
Lieutenant provisoire le 11 décembre 1800 puis capitaine provisoire le 28 janvier 1801,
il est
confirmé dans ce grade le 28 juillet 1801. Il devient aide de camp de Suchet le 2 janvier 1802.
Il
l'accompagne au camp de Saint-Omer puis à la Grande Armée de 1805 à 1807.
Il est chef de bataillon
le 2 janvier 1807 puis adjudant-commandant le 22 octobre 1808
et chef d'état-major de la division
Suchet employée en Espagne.
C'est Saint-Cyr-Nugues qui négocie la capitulation de Tortosa les 1er
et 2 janvier 1811.
Il est au siège de Tarragone du 4 mai au 28 juin 1811 et s'empare du fort de
Francoli le 7 juin 1811.
Baron de l'Empire le 13 juillet 1811, général de brigade le 6 août 1811,
il
est chef d'état-major de l'armée d'Aragon en 1811 puis d'Aragon et de Catalogne en 1813, toujours
dirigée par Suchet.
Il apprécie l'efficacité de l'aide de l'armée italienne et en particulier de
celles des généraux Severoli et Bertoletti.
Pendant les Cent-Jours Saint-Cyr-Nugues retrouve Suchet
à l'armée des Alpes. Mis en non-activité le 1er octobre 1815,
il est à nouveau employé à
l'état-major général en 1818.
Il est directeur des travaux de la section historique du dépôt de la
guerre le 1er
février 1820.
Il participe à l'expédition d'Espagne comme chef
d'état-major de Lauriston le 18 juin 1823
et est au siège de Pampelune
en septembre 1823.
Nugues est nommé lieutenant général le 18 novembre
1823.
Il est directeur du personnel au ministère de la Guerre le 5
octobre 1830 et est membre de plusieurs commissions.
Il participe à la
campagne de Belgique en 1831 et sert au siège d'Anvers comme chef
d'état-major général.
Il y est blessé d'un éclat d'obus à l'épaule dans
la nuit du 18 au 19 décembre 1832.
Nugues retrouve sa place de
directeur du personnel des opérations militaires
au ministère de la
Guerre le 30 juillet 1834 où il anime plusieurs commissions.
Il est en
particulier président de la commission spéciale d'état-major.
En 1836,
à la demande de Thiers, il établit la première liste de 384 noms à
graver sur l'Arc de Triomphe.
Saint-Cyr-Nugues est placé dans la
section de réserve le 31 janvier 1840.
Il est enterré à Vichy puis transféré, en 1968, au cimetière de
Romans (26100).
Il laisse des Mémoires qui font autorité et des articles publiés au
Spectateur militaire et au Bulletin de la Société de géographie. Son mémoire
sur
le Passage des Alpes par Annibal est très remarqué.
Son nom est inscrit sur l'Arc de
Triomphe en 1841, sur le plier ouest, en colonne 39.
Extrait du portrait du général Saint-Cyr-Nugues par Ary Scheffer, vers 1840
■ La première liste de 384 noms à inscrire sur l'Arc de Triomphe de l'Étoile
Le 6 janvier 1834, Adolphe Thiers, ministre de l'Intérieur demande au général Saint-Cyr-Nugues d'étabir une liste de 384 noms de héros et 96 noms de victoires à inscrire au bas des 4 piliers de l'Arc de Triomphe.
Saint-Cyr-Nugues répond le 6 févier 1836 par la lettre transcrite suivante (accompagnée de la copie de l'original) :
Paris, 6 février 1836
Monsieur le Ministre,
Après avoir accueilli ma proposition sur quelques changements à introduire dans les noms des victoires déjà inscrits à la partie supérieure de l’Arc de Triomphe de l’Étoile, vous avez désiré que je fisse un travail pour recueillir les noms de lieux et d’hommes célèbres qui pourraient encore figurer dans les parties inférieures du monument. Je me suis livré aux recherches que demandait ce travail, en me renfermant dans les proportions tracées par l’architecte, et je viens vous en soumettre le résultat. J’ai l’honneur de vous adresser
1° sous le n° 2, un tableau de 96 noms de batailles, combats et sièges mémorables servant de complément du n° 1 qui vous est déjà connu, mais que je remets sous vos yeux comme objet de comparaison. Je n’ai point adopté l’idée de répéter ici des noms qui figurent en haut sur les boucliers. Il me semble que l’unité du monument s’oppose à ce double emploi : d’ailleurs dans le grand nombre de nos victoires il y en a encore beaucoup d’omises, et pour composer ce tableau, j’ai été obligé de procéder par réduction.
2° sous le n° 3, les noms de 384 militaires, les plus distingués
parmi ceux de nos chefs qui ont combattu à la tête des troupes, sous la République et sous l’Empire,
soit comme généraux en chef ou maréchaux, soit comme commandants de corps d’armée et
lieutenants-généraux, soit comme généraux de division, et même comme généraux de brigade et
colonels, ceux-ci en petit nombre, mais choisis de préférence quand ils se recommandent par des
services éminents, ou par une mort glorieuse sur le champ de bataille. Ce travail comme le précédent
est divisé en quatre parties, correspondant aux quatre faces du monument, de la même manière que nos
divers théâtres de guerre correspondent au nord ou à l’est, à l’ouest ou au sud de la France et de
l’Europe. J’ai évité dans ces nomenclatures l’ordre alphabétique, non seulement comme froid et
insignifiant, mais parce que d’ailleurs il ne se prête pas aux divisions et subdivisions qu’exigent
quatre catégories différentes. J’ai préféré un ordre que j’appellerai historique, c’est-à-dire où
les groupes sont formés chronologiquement, géographiquement et jusqu’à un certain point
hiérarchiquement, autant que ces trois données ont pu se concilier. Mais on sent bien que là une
rigoureuse exactitude dans les détails n’était ni possible, ni indispensable.
J’ai indiqué par un signe ceux de nos chefs militaires qui ont
péri au champ d’honneur. Je crois qu’en inscrivant leurs noms sur la pierre, on pourrait les faire
précéder ou l’accompagner d’une étoile : cette distinction durable serait un acte de justice.
On pourra trouver que plusieurs noms dignes de mémoire manquent
à cette liste : je ne pense pas qu’il puisse y avoir motif d’effacer aucun de ceux qui y sont, lors
même qu’ils n’ont pas jeté un grand éclat, tous ont un titre incontestable, celui d’avoir exercé un
commandement, d’avoir conduit au combat les défenseurs de la patrie, comme on les appelait alors,
dans ce temps où le dévouement était aussi difficile que nécessaire. Toutes les illustrations
militaires n’ont pas des victoires pour base. Quelques unes ont été méconnues, d’autres se sont
obscurcies et comme éclipsées d’elles-mêmes, d’autres enfin, il faut en convenir, se sont démenties.
Mais quoique Pichegru ait trahi la cause nationale, c’est lui qui a conquis la Hollande ; c’est
Scherer qui a été le vainqueur de Loano ; et si Luckner, Houchard et Custine, si Biron, Dillon et
Deflers ont péri sur l’échafaud, leur mémoire mérite d’être réhabilitée, lorsque récapitulant nos
victoires nous en considérons l’origine. Aujourd’hui peut-être plusieurs de nos grands noms de
France aimeraient mieux ne pas se voir retracés dans la commémoration de nos guerres républicaines.
Mais les faits sont acquis à l’Histoire, et il est bon de rendre justice à tous, fut-ce en dépit
d’eux-mêmes.
Parmi les généraux français vous remarquerez quelques noms
polonais, allemands, italiens etc. Les étrangers qui ont combattu dans nos rangs et dans les
premiers grades ont droit à ce souvenir : j’ai crû devoir le consacrer soit comme un hommage à la
vérité, soit comme une preuve de la sympathie européenne que la France a rencontrée dans les grandes
crises.
Dans le tableau n° 2, j’ai ajouté à tant de combats quelques uns
de nos beaux sièges, genre de guerre où notre supériorité sous le rapport de l’art est
incontestable. De même dans le n° 3 consacré à l’armée de terre si longtemps seule combattante et
victorieuse, j’ai entremêlé le nom de plusieurs marins (au nombre de douze), qui depuis l’origine de
la guerre ont commandé avec honneur nos vaisseaux et nos escadres.
J’espère que ces diverses combinaisons ne seront point
improuvées par vous si vous voulez bien peser les motifs qui me les ont dictées.
3° enfin je joins sous les n° 4 et 5, deux tableaux présentant l’un les noms de 28 armées qui ont été organisées et ont combattu sur divers théâtres, y compris la Grande armée qui a elle seule en comprend plusieurs, l’autre les noms des 16 capitales où les armées françaises sont entrées triomphantes. D’après ce que m’a dit l’architecte, votre intention est qu’il entoure de noms ou d’emblèmes correspondant à tout le reste quatre trophées qui figureront aux angles du monument. Ces deux tableaux pourront servir à remplir ce but : ce sera à lui d’en combiner l’emploi de la manière la plus convenable, suivant les emplacement qu’il aura su se ménager. Quant la vue et la jouissance de l’Arc de l’Étoile seront livrées au public, si quelques parties de détail ne peuvent être mises à portée de tous les yeux et de toutes les intelligences qu’au moyen d’explications, je pense qu’il sera utile et facile de faire un livret descriptif, qui sera lu avec curiosité par les visiteurs de notre monument national.
Je désire, Monsieur le Ministre, que ce travail, auquel j’ai mis
tout le soin consciencieux dont je suis capable, obtienne de vous un examen attentif ; et s’il
remplit vos vues, il ne restera plus qu’à ordonner la mise à exécution des propositions qu’il
contient.
Je suis avec respect, votre très humble et très obéissant
serviteur.
Signé Le général Saint-Cyr-Nugues
n° 1 nom de trente batailles principales inscrites sur les boucliers de l’Arc de triomphe de l’Étoile.
VALMY JEMMAPES FLEURUS MONTENOTTE LODI CASTIGLIONE ARCOLE RIVOLI PYRAMIDES ABOUKIR ALKMAER
ZURICH HELIOPOLIS MARENGO HOHENLINDEN
ULM
AUSTERLITZ IENA FRIEDLAND LA COROGNE (1)
ESLING WAGRAM MOSKOWA LUTZEN BAUTZEN
DRESDE (2)
HANAU MONTMIRAIL MONTEREAU LIGNY
(1) C’est SOMOSIERRA qui est inscrit sur l’Arc de Triomphe à cette place (Fronton Grande-Armée).
(2) Sur l'original, on peut aussi noter que Saint-Cyr-Nugues avait rayé les
noms des batailles de Gênes
(inscrit dans le tableau suivant sur le
pilier sud-est) et de Lepzig, défaite jamais inscrite sur l'Arc de Triomphe.
n° 2 noms de 96 batailles, combats ou sièges mémorables
nord
LILLE ARLON HONSCHOOTE WATTIGNIES TOURCOING COURTRAI ALDENHOVEN MAESTRICHT WISSEMBOURG LANDAU NEUWIED RASTADT ETLINGEN NERESHEIM BAMBERG AMBERG FRIEDBERG BIBERACH ENGEN STOCKACH (1) MOESKIRCH HOCHSTETT ALTENKIRCHEN KEHL
est
WERTINGEN GUNTZBOURG ELCHINGEN DIERNSTEIN HOLLABRUNN SAALFELD HALLE PRENTZLOW LUBECK PULTUSK EYLAU OSTROLENKA HEILSBERG DANTZIG LANDSHUT ECKMULH RATISBONNE RAAB MOHILEW SMOLENSK VALONTINA POLOTSK MALOJAROSLAWETZ (2) WURSCHEN
sud-est
LOANO MILLESIMO DEGO MONDOVI ROVEREDO BASSANO St GEORGES MANTOUE TAGLIAMENTO CHEBREISSE SEDIMAN MONT THABOR BASSIGNANO SAN GIULIANO DIETIKON MUTTA THAL GENES LE VAR MONTEBELLO LE MINCIO GAETE CALDIERO CASTELFRANCO RAGUSE
sud-ouest
LE BOULOU LE BASTAN MOLIN DEL REY
(3) VALLS RIOSECO (4) BURGOS TUDELA
SARRAGOSSE SOMOSIERRA (5) UCLEZ MEDELIN
MARIA-BELCHITE LERIDA ALMONACID TORTOSE
OCANA TARRAGONE GEBORA BADAJOZ ALBA DE
TORMÈS CIUDAD-RODRIGO ALMEIDA SAGONTE VALENCE
(1) STOCKACH n’est pas inscrite et est remplacée par SCHLIENGEN (colonne A). À Stockach (3 mai 1800) Lecourbe bat les Autrichiens du prince von Lothringen-Vaudémont.
(2) MALOJAROSLAWETZ est inscrite en 1841 (colonne B). KRASNOE est inscrit à cette même place (colonne D).
(3) MOLIN DEL REY n’est pas inscrite et est remplacée par ESPINOSA (colonne H). À Molins del Rey (21 décembre 1808) Gouvion-Saint-Cyr bat les Espagnols de Reding.
(4) RIOSECO est remplacé par VIQUE (colonne H). MEDINA DEL RIOSECO est inscrit en 1841 (colonne G).
(5) SOMOSIERRA est inscrit sur le fronton Grande-Armée. LA COROGNE est inscrit dans cette même colonne à la 7e place (colonne H).
n° 3 nord
LUCKNER LAFAYETTE LATOUCHE TRÉVILLE (1) DUMOURIEZ (1) KELLERMANN (1) TRUGUET (1) BEURNONVILLE (1) +DAMPIERRE CUSTINE (1) HOUCHARD (1) PICHEGRU (1) JOURDAN HOCHE BERNADOTTE CHAMPIONNET LEFEBVRE |
GROUCHY VILLARET JOYEUSE DILLON CHARBONIER MIRANDA VALENCE TILLY FERRAND LABOURDONNAYE (2) LANDREMONT LAMARTINIERE (3) PULLY DABOVILLE LEVENEUR (4) LAMARLIÈRE (5) CARNOT (4) |
AMBERT LAUBADÈRE TAPONIER LAMARCHE COLAUD HATRY DUFOUR LIGNIVILLE LA BAROLIERE (6) BONNARD (6) LAMORLIÈRE (6) DEJEAN (7) SOUHAM (6-7) KILMAINE (7) VANDAMME (7) LEMAIRE (7) |
PONCET DELAAGE BARBOU BONNEAU DESENFANTS MORLOT LEMOINE +MEUNIER +MARCEAU DEBELLE HARDY LORGE LAHOUSSAYE GILLOT PAILLARD WATRIN |
BROUSSIER GRATIEN CHAMPMORIN QUENTIN DAVID OLIVIER MALHER LEVAL SAHUC MONTRICHARD BOYER MARCOGNET LAROCHE GUILLEMINOT FAUCONNET DORSNER |
+DUHESME +GIRARD +LETORT FRIANT MONTCHOISY MERMET POINSOT DARNAUD PETIT TESTE PAJOL CAMBRONNE DAUMESNIL +GOUVION +BASTOUL +BEAUREPAIRE |
(1) L’ordre est différent dans les inscriptions sur l’Arc de Triomphe (colonne 03) : DUMOURIEZ, KELLERMANN, TRUGUET, BEURNONVILLE, DAMPIERRE, CUSTINE, HOUCHARD, LATOUCHE.
(2) LA BOURDONNAYE n’est pas inscrit sur l’Arc de Triomphe. À la même place se trouve CHAZOT (colonne 04).
(3) LAMARTINIÈRE est inscrit sur l’Arc de Triomphe mais en colonne 32. À la même place se trouve LANOUE (colonne 04).
(4) Les inscriptions de LEVENEUR et de CARNOT sont inversées sur l’Arc de Triomphe.
(5) LAMARLIÈRE n’est pas inscrit sur l’Arc de Triomphe. À la même place se trouve DUVAL (colonne 04).
(6) LA BAROLIERE n’est pas inscrit sur l’Arc de Triomphe. À la même place se trouve BONNARD. LAMORLIÈRE n’est pas inscrit sur l’Arc de Triomphe. À la même place se trouve SOUHAM.
(7) DEJEAN, SOUHAM, KILMAINE, VANDAMME, LEMAIRE sont décalés vers le haut sur l’Arc de Triomphe (colonne 05) et sont suivis de HARVILLE et de SPARRE.
n° 3 est
MOREAU BRUIX MICHAUD GOUVION St CYR NEY MACDONALD OUDINOT DAVOUST +LANNES MORTIER (1) +BESSIERES +PONIATOWSKI ROSILY LAURISTON VILLENEUVE MOLITOR |
GÉRARD MAISON MOUTON LECOURBE Ste SUZANNE FERINO GRENIER SCHAL BOURSIER (2) RICHEPANSE (3) ÉBLÉ MARESCOT RAPP SAVARY DROUET BERTRAND |
TURREAU DESSOLLES BONNET COMPANS +MONTBRUN LARIBOISSIERE +GUDIN MORAND LEGRAND LABOISSIERE +CHÉRIN SORBIER +KIRGENER +DUROC MATHIEU DUMAS SONGIS |
+DESJARDINS NANSOUTY +DELMAS FRIRION CLAPARÈDE BISSON WALTHER +BRUYÈRE BOUDET +ROCHAMBEAU +DELZONS +CONROUX +D’HAUTPOUL +DESPAGNE +CORBINEAU GRANDJEAN |
CARRA St CYR +DECOUZ CURIAL BEAUMONT +CERVONI LATOUR MAUBOURG +LASALLE DURUTTE KLEIN HEUDELET DONZELOT BELLAVESNE +TEULIÉ FRESSINET DEMONT +ABBATUCCI |
+BEAUPUY +VALHUBERT +DEBILLY +CAMPANA +GAUTHIER +CAULAINCOURT +LACUÉE +HIGONET +MORLAND +MAZAS +VIALA +HOUDARD LAMOTTE +MARION +HERVO CHAMBURE LATOUR D'AUVERGNE |
(1) Le nom de MORTIER est souligné sur l’Arc de Triomphe.
(2) Le nom de BOURCIER et non BOURSIER est souligné sur l’Arc de Triomphe.
(3) Le nom de RICHEPANCE est inscrit sur l'Arc de Triomphe et non RICHEPANSE.
n° 3 sud est
ANSELME BRUNET BIRON DUMERBION MONTESQUIOU DUMAS MASSENA BERTHIER AUGEREAU +JOUBERT KLEBER +BRUEYS +DESAIX BRUNE SCHAWEMBOURG GANTHEAUME |
SERRURIER MURAT EUGÈNE BEAUHARNAIS MARMONT MENOU +PERRÉE LAPOYPE REYNIER +LAHARPE RAMPON BELLIARD ANDREOSSI CHASSELOUP GUYEUX VAUBOIS BARAGUEY D’HILLIERS |
+BON +LANUSSE RUSCA GARDANNE +DUBOIS +St HILAIRE GARNIER DOMBROWSKI DOMMARTIN VERDIER MÉNARD FRÈRE MIOLLIS DUGUA SERAS DESTAING |
CHARPENTIER DAMAS GAZAN BEKER MARCHAND DALLEMAGNE CHABERT COLLI ZAYONSCHECK PARTOUNEAUX DUPAS ROGUET MONIER RICARD MAINONI PACTHOD |
POUGET LASALCETTE SOULÈS CAMPREDON CHABRAN VIAL BERTHEZÈNE EXELMANS LEDU DES ESSARTS DARRICAU CASSAGNE +CAFFARELLI +DELEGORGUES +RAMBAUD +CACAULT +PIGEON |
+GRIGNY +CHAMPEAUX +CHARTON +BAYRAND +POINT +BOISGÉRARD +DUPHOT +BANEL +STENGEL +VALLONGUE +SULKOSKI +LETURC +MIREUR +DESNOYERS +MARIGNY +BLANCHEVILLE |
n° 3 sud ouest
SERVAN +DUGOMMIER SCHERER MONCEY DEFLERS DELBECQ MULLER PÉRIGNON DAGOBERT VICTOR SOULT DECRÈS SUCHET JUNOT DECAEN LINOIS |
CLAUSEL (1) LECLERC SEBASTIANI REILLE DORSENNE DUPERRÉ FREGEVILLE (2) SAHUGUET BARBANTANE (2) AUBERT DUBAYET (3) CANCLAUX TRAVOT DELABORDE LAMARTILLIERE (4) MARBOT (5) WILLOT (5) |
LESPINASSE SAURET MERLE SOLIGNAC MAUCUNE GILLY BARBOT DUBRETON THIÉBAULT BRENIER LOISON MARANSIN FOY SÉMÉLÉ +GOBERT MILHAUD |
MAURICE MATHIEU HARISPE LAVAL DARMAGNAC D’HAULTANE HABERT ROGNIAT DELORT HAXO LAMARQUE VALÉE SEVEROLI ABBÉ SALIGNY FRANCESCHI DULONG |
LAGRANGE (6) PÉCHEUX BARROIS AYMARD QUESNEL BRAYER +RUFFIN ORDONNEAU EMMANUEL REY +LAPISSE LIGER BELAIR +TAUPIN KLOPISKY BERTOLETTI PHILIPPON (7) +COMPÈRE (8) |
+MIRABEL +BEAUREGARD +COLBERT (9) +SENARMONT (9) +SALM (9) +GRAINDORGE (9) +FEREY (9) +JARDON (9) +WERLÉ (9) +BÉCHAUD (8) +THOMIERES (9) +Ste CROIX DESCORCHES (10) +LACOSTE +HENRY +BASTE +PEPIN |
(1) CLAUZEL est inscrit sur l'Arc de Triomphe et non CLAUSEL.
(2) FREGEVILLE et BARBANTANE sont inversés sur l’Arc de Triomphe (colonne 34).
(3) AUBERT-DUBAYET n’est pas inscrit sur l’Arc de Triomphe. À la place se trouve DUBOUQUET.
(4) LAMARTILLIÈRE est inscrit sur l’Arc de Triomphe en colonne 31. À la même place en colonne 34 se trouve MARBOT.
(5) MARBOT et WILLOT sont inscrits plus haut et sont suivis de LAGRANGE (colonne 34).
(6) MUSNIER est inscrit à la place de LAGRANGE qui est lui-même inscrit en bas de la colonne 34 de l’Arc de Triomphe.
(7) LALLEMAND est inscrit à la place de PHILIPPON (colonne37).
(8) PHILIPPON est inscrit à la place de COMPÈRE (colonne 37).
(9) Ces noms sont tous bien inscrits en colonne 38 et dans le même ordre mais décalés d’une place vers le bas pour laisser la 3e place à COMPÈRE.
(10) ESCORCHES de SAINTE-CROIX n’est pas inscrit sur l’Arc de Triomphe. À sa place est inscrit THOMIERES.
n° 4 armées de la République et de l’Empire
du Nord des Ardennes de la Moselle de Sambre et Meuse de Rhin et Moselle de Hollande (1)
du Danube d'Helvétie (2) des Alpes du Var d'Italie de Rome de Naples
d'Égypte de Dalmatie d'Espagne de Portugal d'Arragon d'Andalousie de Catalogne (3)
des Pyrénées orientales des Pyrénées occidentales de l'Ouest des Côtes de l'Océan (4) de Réserve du Camp de Boulogne Grande Armée
(1) Ce premier groupe d’armées en première colonne figure sous le tableau des noms inscrits sur le pilier nord. À ces 7 armées est ajoutée après l’armée de Hollande, l’armée de Hanovre.
(2) Ce deuxième groupe d’armées en deuxième colonne figure sous le tableau des noms inscrits sur le pilier est. Entre l’armée d’Helvétie et l’armée des Alpes est ajoutée l’armée des Grisons.
(3) Ce troisième groupe d’armées en troisième colonne figure sous le tableau des noms inscrits sur le pilier sud. Les noms des armées d’Egypte et de Dalmatie sont inversés ainsi que ceux d’Andalousie et d’Arragon (avec la même faute d’orthographe : Arragon au lieu d’Aragon). En dernier est ajoutée l’armée du Midi.
(4) Ce quatrième groupe d’armées en quatrième colonne figure sous le tableau des noms inscrits sur le pilier ouest. L’armée des Côtes de l’Océan n’est pas inscrite.
n° 5 nom des capitales où les armées françaises sont entrées (1)
Bruxelles Amsterdam Madrid Lisbonne
Munich Vienne Desde Berlin
Turin Venise Rome Naples
Varsovie Moskow Alexandrie Le Caire
(1) Ces noms ne figurent pas sur l’Arc de Triomphe.
■ Les commentaires de Saint-Cyr-Nugues en novembre 1836 après gravure des 384 noms sur l'Arc de Triomphe
Le 27 novembre 1836 après gravure et en réponse à Adrien de Gasparin, ministre de l'Intérieur pour une réclamation sur l'orthographe du nom du général Pijon, Saint-Cyr-Nugues écrit la lettre suivante qui est beaucoup plus générale ; c'est un commentaire sur l'ensemble des inscriptions :
Romans (Drôme) 27 novembre 1836
Monsieur le Ministre,
Je reçois la lettre que vous m'avez fait l'honneur de m'écrire en date du 15 de ce mois pour me demander un renseignement sur la réclamation de M. Pijon, maire de Saint-Alban (Haute-Garonne), au sujet du nom de son frère inscrit sous les voûtes de l'Arc de l'Étoile avec une orthographe incorrecte. C'est bien en effet le général Pijon, tué à la bataille du 16 germinal an 7 en Italie, qui figure sur notre monument national. Les rapports écrits dans le temps et les relations imprimées depuis l'ont appelé Pigeon ; j'ai suivi en cela l'exemple donné ; et il ne peut, je crois, en résulter d'inconvénient puisqu'il n'y a point d'équivoque possible, aujourd'hui même, aucun autre général de ce nom n'étant cité dans nos annales militaires. Cependant si vous jugez à propos de faire rectifier cette erreur, il y aura plus d'exactitude et ce sera entrer dans le vœu d'une famille honorable. Vous déciderez à cet égard ; je me borne à vous renvoyer la demande de M. Pijon frère avec les pièces qui l'accompagnent.
Quant à M. Meunier, lieutenant de voltigeurs au 20e de ligne, tout en applaudissant aux sentiments qui l'ont porté à vous écrire, je regrette qu'on ait à lui faire une réponse négative. Il y a eu et il y a encore dans notre armée plusieurs généraux du nom de Meunier. Mais celui qui est désigné sur nos listes est le Meunier membre de l'académie des sciences, officier du génie qui parvint aux premiers grades dans le commencement de la guerre de la Révolution et qui fut tué au siège de Mayence comme Marceau près de là à Altenkirchen. Aussi ces deux noms soulignés sont inscrits sur le monument à côté l'un de l'autre. Si vous me permettez de vous donner mon opinion à cet égard, je croirais inutile de dire positivement aux deux généraux Meunier qui existent aujourd'hui, comme au neveu du général Hugues Meunier que ce n'est pas d'eux, ni de leur parent qu'il est question sur l'Arc de Triomphe.
Il a fallu éviter de répéter des noms, quoique deux fois illustrés, tels que celui de Kellermann porté avec éclat par le père et par le fils. Le général Haxo a eu un oncle général qui est mort glorieusement dans la Vendée. Nous avons aujourd'hui deux frères Colbert généraux, leur frère le plus jeune qui fut officier général avant eux, périt en Espagne dans la poursuite contre les Anglais à La Corogne ; il méritait une mention expresse. Cela suffit ce me semble. L'honneur en rejaillit sur ses frères, sans qu'il soit besoin de les inscrire nominativement avec des prénoms ou des noms de baptême ni de prendre pour cela une place réservée pour d'autres illustrations.
Je serais donc porté à laisser l'amour propre de chacun ou de chaque famille chercher sa part dans notre nomenclature qui exclut les détails, étant essentiellement monumentale. En faisant autrement, on risque d'ouvrir une carrière interminable de réclamations et d'explications.
Je suis avec respect, Monsieur le Ministre, votre très humble et très obéissant serviteur,
signé Le général Saint-Cyr-Nugues
pair de France
Les conseils de Saint-Cyr-Nugues n'ont bien sûr pas été suivis et comme il le craignait la
« carrière interminable de réclamations et d'explications » n'était pas près de se terminer : 144 noms ayant donné lieu à des réclamations entre 1836 et 1908.
Pierre tombale de Saint-Cyr-Nugues au cimetière de Romans, entourée des pierres tombales de sa famille :
- à gauche, de sa nièce Hélène Nugues, née de Loche, décédée le 11 janvier 1876 (56 ans), de sa soeur Esprit Anne Eugénie Nugues, née le 16 mai 1777, décédée à Romans le 6 février 1855
- à droite, de son frère Louis Antoine Nugues, né le 17 janvier 1773 à Romans, décédé le 15 juillet 1858, de son petit-neveu Henri Nugues, né le 31 mai 1861, décédé le 25 octobre 1874
Photo Pierre ROLLAND
A. FIERRO, A. PALLUEL-GUILLARD, J. TULARD : Histoire et dictionnaire du Consulat et de l'Empire, Paris, Robert Laffont, 1995
G. SIX : Dictionnaire biographique des généraux et amiraux français de la Révolution et de l'Empire, Paris, G. Saffroy, 1934
Service Historique de la Défense (Château de Vincennes) : dossier SAINT-CYR-NUGUES (7Yd 1033)
Service Historique de la Défense (Château de Vincennes) : Inscriptions sur l'Arc de Triomphe de l'Étoile - travaux de la commission chargée d'examiner les réclamations (XEM 267)
http://gw.geneanet.org/chauvire?lang=fr&m=N&v=NUGUES : Généalogie de la famille Nugues