Extraits de lettres du général HUARD

Léonard HUARD à Rottsweiller sur le Neker,  le 30 mars 1799 après la défaite de Stockach contre l'archiduc Charles de Habsbourg :

"Nous sommes dans le plus affreux pays possible ; ce n'est que montagnes et ravins ; le froid, les glaces et les neiges s'y font encore ressentir comme dans le fond de l'hiver ; l'armée souffre dans le séjour parce qu'elle éprouve les plus grands besoins ; mais nous nous soutenons par notre courage et nous vendons cher à nos ennemis les succès qu'ils ont sur nous."

(Extrait de sa lettre n°1)

Éruption du Vésuve en 1794 par Saverio Della Gatta (Bibliothèque centrale du Muséum d'histoire naturelle)

Le Vésuve à l'heure actuelle

Été 1804, 10 ans après l'éruption de 1794 qui avait détruit la ville de Torre del Greco, au bord de la mer, Léonard HUARD :

« ….le sommet du Vésuve. J’entrepris d’y monter à deux heures du matin, je me mis en route et je grimpai jusqu’à huit heures, heure à laquelle j’arrivai au pied du cratère ; le plus difficile me restait à faire ; car pour parvenir à la cime il faut marcher au moins pendant cinquante minutes, dans les cendres et toujours en montant, de sorte que pour un pas en avant, souvent on en fait deux ou trois en arrière. Cependant j’attrapai l’extrême sommité. Là se développa sous mes yeux, le spectacle le plus majestueux et le plus imposant ; j’étais au-dessus des nuages qui roulaient en gros flocons à mes pieds et dont le mouvement imitait parfaitement l’ondulation des flots. Je ne découvrais plus les villes, les campagnes ni la mer, je paraissais seul dans la nature. Je m’abandonnai quelques minutes à la contemplation de ce spectacle tout nouveau pour moi. Je parcourai ce mont fameux et vis les effets de ses éruptions et de ses laves brûlantes. On ne peut se faire une idée précise de ce volcan ; il faut en repaître ses yeux. Jamais je n’ai tant fatigué dans cette course ; je transpirai tant que la sueur dégouttait de toutes les parties de mon corps, au travers de mes habits. »

(Extrait de sa lettre n°4)

Été 1804 à propos de Naples, Léonard HUARD :

"...sa situation est la plus belle du monde ; elle renferme une infinité d'édifices somptueux et de belles promenades ; ses rues sont irrégulières et très étroites, à l'exception de celle de Tolède, qui est immense, et dans laquelle se meut en tout sens un peuple continuel."

(Extrait de sa lettre n°4)

 

A Udine en 1810, Léonard HUARD :

"....Les villes y sont en général grandes et belles, elles associent l'opulence et la grandeur, par un grand nombre de palais, et par de grandes rues assez exactes et ordinairement flanquées de trottoirs qui permettent aux piétons d'éviter les éclaboussures ; sur ces trottoirs passent tout le monde, riche, pauvre,courtisan, seigneur, 1ère et 2nde autorité du pays, cela est égal. Personne ne se dérange, à moins que vous ne soyez couverts de vos reliques, car alors on vous connaît et si on vous fait place, c'est moins par déférence que par crainte."

(Extrait de sa lettre n°9)

 

Suraz au bord de la Dvina le 2 août 1812, Léonard HUARD :

"....depuis ce temps nous les (les Russes) poursuivons sans les joindre ; ils ne songent point à s'arrêter, ce qui nous fâche beaucoup car l'armée française est on ne peut mieux disposée ; elle voudrait voir tous les Russes réunis pour les combattre et pouvoir terminer la guerre dans un seul jour."

(Extrait de sa lettre n°12)

Page suivante : sa campagne en Calabre

(retour)