Premier modèle ou modèle rond


■ Quelques exemplaires de salamandre premier modèle

 

 



Cet exemplaire en très bon état général de cette salamandre premier modèle montre bien les parties nickelées qui apparaissent légèrement oxydées
et qui sont comme dorées au milieu de la fonte noire : ovale représentant la salamandre crachant du feu et 6 flammes dans le décor entourant la porte.
Le couvercle rond de chargement au-dessus de la poignée du haut montre bien le mot LA SALAMANDRE gravé autour,
précédé du mot abrégé B-té pour breveté et suivi du sigle SGDG pour Sans Garantie Du Gouvernement.
L'intérieur est également très bien conservé et montre bien le jeu de grilles mobiles permettant l'élimination des scories
durant et après combustion du charbon. Au pied de cette salamandre (vue ci-dessus) figure l'outil de manipulation,
en particulier de la manette au-dessus du cendrier pour éviter de se brûler.
 










(originaux V. AUBÉ)


Les différentes vues de ce deuxième exemplaire permettent d'apprécier l'exceptionnelle qualité de ce premier modèle
de salamandre créé par Gustave Joseph CHÉRET.
Même en face arrière autour de la buse d'évacuation des fumées, on peut noter des dessins gravés du haut en bas.
Les 3 roulettes et le bouton de frein en face avant sont bien visibles et sont une des caractéristiques
d'innovation de la Salamandre par rapport aux poêles précédents.
Cela fait même l'objet d'un brevet spécial (Brevet français n° 195 539 du 22 janvier 1889).

L'inscription intérieure gravée est : E. CHABOCHE INGÉNIEUR CONSTRUCTEUR 77 bis RUE RICHELIEU PARIS.
L'adresse correspond au magasin de vente de Paris.
Sur la dernière vue, on peut voir le système de fixation des micas entre la porte et la contre-porte intérieure
maintenue par des crochets et des clous entrant dans ces crochets.
Ce système simple de fixation qui permet un changement facile des plaques de mica
continuera a être utilisé pour d'autres modèles : voir en particulier les vues détaillées du modèle LOUIS XV.


 




 


(Originaux François Stragliati)



Ce troisième bel exemplaire a très bien conservé son état de surface original . Les différentes
parties nickelées, de couleur jaune, sont bien visibles, encore mieux que dans le premier
exemplaire
: les six flammes et les sept macarons de la partie ronde, l'ovale du haut
de la porte montrant la salamandre crachant du feu, les décors entourant cet ovale,
l'entourage de la porte composé de petits cylindres séparés par des anneaux.
Malgré quelques fissures et une poignée de chargement en céramique blanche un peu détériorée,
cette salamandre est dans un bon état de conservation.






Ce quatrième exemplaire de salamandre premier modèle a été repeint avec une peinture grise métallisée
ce qui permet de mettre encore plus en valeur la finesse de tous les décors et en particulier celui de l'animal crachant du feu figurant sur le haut de la porte.
Sur cet exemplaire de salamandre, les poignées sont en céramique noire alors que sur d'autres exemplaires de cette salamandre,
les poignées sont en céramique blanche. C'est une option du premier modèle que l'on ne retrouve pas sur les autres modèles de salamandre.
Cette salamandre en bon état général est à vendre dans le Cantal (31/3/2022) :

catherine_vergne@orange.fr






 

(Originaux Alejandro FRAGA Buenos Aires)


Ce cinquième exemplaire repeint en gris-noir est en très bon état général.
Les vues permettent aussi de bien apprécier la qualité des motifs, comme par exemple celui de la salamandre.
On peut aussi noter que dès les débuts de la salamandre, elle se vendait en Argentine.
La fabrication de ce premier modèle s'est en effet arrêtée en 1908.






Ce sixième exemplaire bien que rouillé a conservé aussi toute la finesse de son décor.
Les poignées en porcelaine blanche ont gardé leur aspect d'origine.
Cet exemplaire en bon état général est à vendre à Viry-Chatillon dans l'Essonne (31/3/2022) :

inamat@sfr.fr


 

■ Gustave Joseph CHÉRET (Paris 1838 - Paris 1894)
créateur de la forme et du décor de la première salamandre



Sculpteur céramiste français, il débute au Salon de 1863.
Après 1877, il est engagé à Baccarat. En 1879, il obtient le prix de Sèvres avec un projet de vase de 2 mètres de haut.
En 1886, après avoir été son élève, il succède comme suppléant de son beau-père Albert-Ernest CARRIER de BELLEUSE
dit CARRIER-BELLEUSE, à la direction des travaux d'art de la manufacture nationale de Sèvres (1886 - 1887).
L'atelier CARRIER-BELLEUSE étant situé au 15 de la rue de La Tour d'Auvergne, c'est-à-dire à moins de 200 mètres
du siège social de l'entreprise CHABOCHE, c'est peut-être la raison pour laquelle Gustave CHÉRET
est devenu le créateur de la forme et du décor de la première Salamandre
(modèle rond ou modèle éventail). Auguste RODIN a été un des habitués de cet atelier entre 1864 et 1870.
Des six surtouts de table produits par la manufacture de Sèvres, à la fin du XIXe siècle,
un est conçu par CHÉRET, les Enfants à la corbeille en trois groupes (1892).
Une partie de l'oeuvre de CHÉRET par le style et l'inspiration, se rattache à l'Art nouveau.
Il est le frère cadet du peintre et affichiste Jules CHÉRET (Paris 1836 - Nice 1932)
qui a réalisé une des affiches pour la première Salamandre
(voir la page « L'affiche CHÉRET et les autres affiches sur la Salamandre »).

(d'après E. BENEZIT, Dictionnaire critique et documentaire des peintres, sculpteurs, dessinateurs et graveurs de tous les temps et de tous les pays, Paris, 1976 ;

Jean MATHIEU, directeur de la Manufacture Nationale de Sèvres, La Porcelaine de Sèvres, Paris, Chêne/Hachette, 1982 ; Gérard GEFEN, Paris des artistes, Paris, Éditions du Chêne, 1998 ;
Robert DESCHARNES et Jean-François CHABRUN, Auguste RODIN, Paris, Édita, 1967.)




Le Jour et La Nuit, de Gustave Joseph CHÉRET






Vide poches « Les Marrons », forme de Gustave Joseph CHÉRET, 1898  (Musée National de Céramique de Sèvres n° MNC10851)






Salamandre premier modèle du studio d'Eugène YSAŸE au musée Grand Curtius de Liège (Belgique)




Eugène Ysaÿe (Liège 1858 - Bruxelles 1931) est un violoniste, compositeur et chef d'orchestre belge.
Son studio bruxellois réalisé dans le style Art Nouveau par l'architecte et décorateur Gustave Serrurier-Bovy (Liège 1858 - Liège 1910) est remarquable.
Il a été offert après son décès en 1931 à la ville de Liège qui l'installa au Conservatoire puis, depuis 2009, au musée Grand Curtius.

La salamandre Chaboche premier modèle est très bien mise en valeur devant la cheminée du studio
où des rayons en forme de bandes métalliques augmentent l'effet de la partie supérieure ronde.
La cheminée a été adaptée à la salamandre et non l'inverse.
Cette salamandre est bien conservée, hormis la poignée du cendrier qui a été cassée.

Le studio d'Eugène Ysaÿe (texte de présentation au musée Grand Curtius) :
« Epris de modernité, il fait réaliser son studio bruxellois dans le goût de l'Art Nouveau en demandant notamment
à Gustave Serrurier-Bovy de l'aménager. Le bureau et le lustre sont incontestablement de Serrurier.
D'autres éléments sont d'origine parisienne comme l'atteste une remarquable entrée de serrure de Charpentier.
Aujourd'hui reconstitué, cet ensemble mobilier restitue le lieu de travail et d'inspiration du musicien.
Y sont toujours conservés d'autres éléments décoratifs originels,
sa bibliothèque ainsi que différents objets d'art (C. Meunier, E. Gallé, A. - L. Barye)
ou documents personnels (photographie dédicacée de la Reine Élisabeth de Belgique).
Une urne réalisée par Louis Dupont en 1953 renferme le cœur du maître, œuvre de Louis Dupont.
Au décès du célèbre musicien (1931), ce studio fut offert à la ville de Liège. »

 

 

 

Salamandre premier modèle au musée du Val d'Arly en Savoie

Une salamandre premier modèle est visible au musée d'arts et traditions populaires du Val d'Arly en Savoie (château de Crest-Cherel  73400 Ugine).





Première publicité pour la Salamandre





Cette publicité provient de l'almanach-annuaire des médecins et pharmaciens, édition 1886.
C'est une des premières publicités pour la salamandre dont le nom apparaît pour la première fois le 9 juin 1886 dans le premier additif du brevet
sur l'appareil de chauffage appelé au début cheminée mica (30 juin 1885).
Elle donne des détails sur ce qui fait la nouveauté de la salamandre : la combustion limitée, la suppression du bain de sable,
la vision du feu à travers des carreaux de mica et l'élégance de l'appareil.
Le dessin est signé Victor Rose, dessinateur industriel, qui travaillera aussi sur les schémas des voitures automobiles Chaboche et des salamandres jusqu'en 1905.



Salamandre premier modèle, distribuée en Suisse en 1888



Cette annonce parue dans le Journal de Genève en 1888, soit 5 ans après le début de la fabrication des salamandre premier modèle,
montre que ce distributeur de Genève, R. Plaçais, successeur, 18 rue des Pâquis à Genève, seul dépositaire de la marque « La Salamandre »,
est aussi marbrier.
C'est le début des ventes de salamandres et un distributeur à cette époque ne peut probablement pas vendre uniquement des salamandres,
des cheminées et du charbon. Mais cela montre aussi que, dès 1888, la salamandre est déjà connue en Suisse.
Cette annonce utilise un extrait du même dessin de Victor Rose que celui de la publicité précédente.

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