BEAUMONT
Sur ce portrait du comte de BEAUMONT, gravé par FORGET et publié par MEYER en 1810-1815, on distingue la croix de grand-officier
de la Légion d'honneur, l'insigne de commandeur de l'ordre de la Couronne de fer qui
est un peu cachée, la grand-croix
de l'ordre du Mérite militaire de Bavière et le ruban de l'ordre militaire de Maximilien-Joseph de Bavière.
Il est aussi décoré de la grand-croix de la fidélité de Bade.
Copie de l'acte de baptême de Marc Antoine de la BONNINIÈRE dans son dossier de Vincennes.
Le nom BONNIN n'est jamais utilisé et son père n'est pas Charles BONNIN de LA BONNINIÈRE de BEAUMONT
mais Anne Claude de LA BONNINIÈRE, comte de BEAUMONT.
Blason du marquis de BEAUMONT, père du général Marc Antoine.
Ce dernier retrouvera ce blason comme pair de France à la Restauration :
D'argent à une fleur de lys de gueules
Copie de sa nomination comme page du Roi, dans son dossier de Vincennes :
Le 31 décembre 1777, il est nommé page du Roi et son père est appelé
Anne Claude de La Bonninière, marquis de Beaumont
Fils d’Anne Claude de La Bonninière comte puis marquis de Beaumont et de Marguerite née Le Pellerin de Granville,
Marc Antoine est page de la reine Marie-Antoinette en 1777 puis capitaine au régiment de dragons de la reine en 1784.
Lieutenant-colonel du 9e dragons en juillet 1792, colonel du 5e dragons en août 1792,
il fait les campagnes des armées du Nord et de Sambre-et-Meuse. Général de brigade le 13 juin 1795,
il est en Italie où il est blessé le 31 mars 1799 à Vérone. Le 10 juillet 1801, il épouse
Julie Catherine Charlotte Françoise d’Avout, soeur du maréchal Davout, qui lui donne trois enfants :
Louis Napoléon (1808-1887), Adalbert Marc (1809/1810-1869), Félicie Joséphine Charlotte Hortense.
Beaumont est nommé général de division le 29 décembre 1802 et fait les campagnes
de la Grande Armée sous Murat : Ulm, Austerlitz, Iéna, Prenzlow.
Premier écuyer de Madame Mère en 1806 et sénateur en 1807, Beaumont devient comte de l’Empire le 26 avril 1808
(dotation de 30 000 francs de rente sur les biens réservés en Westphalie le 10 mars 1808 et
majorat constitué le 25 novembre 1813 par la terre de Beaumont-la-Ronce, d'un revenu de 12 400 francs).
Durant la campagne de 1809, il est commandant à Strasbourg puis sert dans le Voralberg en juin.
Aux Cent-Jours, il est chargé sous Grenier de la défense du nord de Paris.
Il est enterré à Paris, au cimetière du Père-Lachaise, dans le caveau du maréchal Davout.
Le nom BEAUMONT est inscrit sur l'Arc de Triomphe, pilier est, colonne 17.
Blason du comte de BEAUMONT :
Écartelé au 1er, au franc-quartier des comtes sénateurs ;
au 2e, de gueules semé d'étoiles d'argent ;
au 3e, de gueules chargé en pointe d'un lys de jardin d'argent tigé et terrassé du même ;
au 4e, d'azur chargé d'une épée en barre d'argent, la pointe à sénestre.
Livrées azur, argent et rouge
■ Un autre BEAUMONT
pourrait prétendre à la place sur l'Arc de Triomphe :
CARRIÈRE de BEAUMONT
Jean Louis Chrétien
Général de division (Brouchy (Somme) 14.2.1771 - Metz 16.12.1813)
Sur ce portrait du baron de
BEAUMONT qui est au musée de l'Armée à Paris, on distingue la croix
de commandant de la Légion d'honneur
et celle de chevalier de la Couronne de fer décernée par le royaume d'Italie en 1808.
Fils de Jean Louis Carrière et de Marie Catherine, née Basset, Carrière est soldat
au régiment des dragons de la Reine en avril 1788, sous-lieutenant au 6e hussards en novembre 1792,
lieutenant en avril 1793, aide de camp du général Alexandre Dumas. Il sert en Vendée
puis à l'armée d'Italie en septembre 1796. Capitaine en octobre 1796, il fait partie de l'expédition d'Égypte,
en qualité d'aide de camp du général Dumas. Il sert à Aboukir et est nommé chef d'escadron,
aide de camp de Murat en août 1799. Carrière sert à Marengo le 14 juin 1800 et est chef de brigade le 17 avril 1801.
Il combat à la Grande Armée sous Lannes, à Wertingen, Ulm, Amstetten, Austerlitz.
Général de brigade le 24 décembre 1805, il sert en Prusse et en Pologne, à Iena, Prenzlow, Eylau, Friedland.
Sous Victor en 1808 puis sous Bessières, il sert en Espagne puis épouse, le 6 octobre 1808, à Neuilly-sur-Marne,
Maria Urbana Delima de Barretto, portugaise née à Porto qui lui donne une fille, Joséphine,
née le 15 septembre 1812 à Buttstadt, en Allemagne, dans la Thuringe actuelle.
Nommé baron de l'Empire, sous le nom de baron de Beaumont, le 26 octobre 1808,
il est de nouveau sous Victor et sert en Espagne : Medellin, Talavera où il est blessé, Ocaña, siège de Cadix.
Il se signale au combat de Santi-Pétri à la bataille de Chiclana Barrosa le 5 mars 1811, et rentre en France en décembre 1811.
Carrière sert, sous Wattier-Saint-Alphonse, en Russie en 1812 : Smolensk, Borodino.
Général de division le 4 décembre 1812, il fait la campagne de 1813, sous Oudinot et sous Marmont.
Il sert à Lützen, Leipzig, Hanau et meurt à Metz « des suites des fatigues de la guerre ».
Sa veuve qui a perdu toute sa fortune au Portugal fait une demande, auprès de Berthier, pour avoir une aide pour sa fille.
Berthier transmet, le 8 février 1814, à Napoléon une demande, pour obtenir une pension pour la veuve
du général Carrière de Beaumont, en soulignant que ce général a bien servi Napoléon.
Blason du baron de BEAUMONT :
Coupé ; le premier, parti de sinople et de gueules ;
le sinople à la pyramide d'argent alaisée ; le gueules au signe des barons militaires ;
le second d'argent au sphinx de carnation couché sur une tablette de granit au naturel
■ Qui est inscrit sur l'Arc de Triomphe,
le comte de BEAUMONT ou le baron de BEAUMONT ?
1. Si l'on considère, la
colonne 17 où est inscrit le nom BEAUMONT qui est le seul endroit sur l'Arc de Triomphe
où
est inscrit un seul nom BEAUMONT, les deux
BEAUMONT peuvent
convenir,
car il n'y a pas de distinction possible entre les
dates de
nomination au grade de général de division,
en 1802 ou en 1812, par rapport aux autres noms.
2. Si l'on considère le nombre
de campagnes effectuées, le baron de BEAUMONT a fait presque toutes les
grandes campagnes,
exceptée celle de Wagram en 1809 alors que le comte
de BEAUMONT n'a plus fait aucune campagne après 1806.
Ce devrait donc être le nom
du baron de BEAUMONT qui est inscrit sur l'Arc de Triomphe.
3. Par contre si l'on
considère « les services éminents » dont parle Saint-Cyr Nugues pour
caractériser les noms de ceux
qu'il a choisis d'inscrire sur l'Arc de Triomphe, il faut mentionner la bataille de Prenzlow,
le 28 octobre 1806, à laquelle participent les deux BEAUMONT. Alain Pigeard écrit :
« L'arrière-garde, commandée par le prince Auguste de Prusse, est
attaquée par la division BEAUMONT qui a traversé le Strom
près de
Göllmitz ; cette arrière-garde se jette alors dans les marais où elle
est faite prisonnière.
L'infanterie de Lannes débouche à son tour
derriere BEAUMONT.
Sommé de se rendre, Hohenhole, capitule, croyant sur
le rapport de son chef d'état-major Massenbach
que la route de Stettin
est coupée. Parmi les prisonniers, outre le général Hohenlohe,
se
trouve le prince Auguste de Prusse et le général Tauentzien.
Pour se
disculper, le général prussien écrit au roi en arguant de l'absence de
munitions
et surtout de l'abattement de ses troupes (après les défaites d'Iena et Auerstaedt).
Les pertes
prussiennes sont faibles mais l'armée capitule
entièrement. »
Rarement, victoire n'aura été aussi totale avec aussi
peu de pertes. Les prisonniers prussiens sont au nombre de
10 000 à 16 000 hommes selon les sources et les canons saisis entre 64 et 80, sans compter les chevaux entre 1 800 et 6 000.
Le
général de division et futur comte (de l'Empire) de BEAUMONT, a participé activement à
cette victoire totale.
Le baron de BEAUMONT a aussi participé à
de beaux faits d'armes durant sa carrière
mais moins remarquables que celui
de la bataille de Prenzlow,
à laquelle pourtant il a aussi participé comme général de brigade !
Conclusion
: Non seulement le comte de BEAUMONT est plus connu, comme beau-frère
du maréchal Davout,
mais son action à Prenzlow (actuelle Prenzlau, à 100 Km au nord de
Berlin,
et à 56 Km à l'ouest de Stettin (actuelle Szczecin en Pologne),
est remarquable et justifie à elle seule le fait que c'est bien lui qui a son nom
inscrit sur l'Arc de Triomphe.
Enfin si l'on posait la question
à Saint-Cyr Nugues, il ne choisirait pas mais repondrait quelque chose comme :
« L'inscription, sur l'Arc
de Triomphe, du nom de Marc Antoine de la Bonninière comte de
Beaumont
rejaillit sur celle de Jean Louis Chrétien Carrière, baron de Beaumont. »
M. MOLIÈRES, N. GRIFFON de PLEINEVILLE : Dictionnaire des Braves de Napoléon, Paris, Le Livre chez vous, 2004
A. PIGEARD : Dictionnaire des batailles de Napoléon, Paris, Tallandier, 2004
G. SIX : Dictionnaire
biographique des généraux et amiraux français de la Révolution et de
l'Empire, Paris, Georges Saffroy, 1934,
indiquant que sont inscrits sur l'Arc de Triomphe, pilier Est, les noms de BEAUMONT (Louis-Chrétien Carrière baron de)
et BEAUMONT (Marc Antoine Bonin de La Boninière, comte de)
L. TENNET : Carnet de la Sabretache 3e volume, 1895
indiquant que seul est inscrit sur l'Arc de Triomphe, pilier Est, le nom de BEAUMONT (Marc Antoine DE LA BONNINIÈRE DE)
J. TULARD : Dictionnaire Napoléon, Paris, Fayard, 1999
J. TULARD : Napoléon et la noblesse d'Empire, Paris, Tallandier, 2001
Service Historique
de la Défense (Château de Vincennes) :
dossier LA BONNINIÈRE de BEAUMONT Marc Antoine de (7Yd372)
et dossier CARRIÈRE dit BEAUMONT Jean Louis Chrétien (7Yd559)