HAXO
La forteresse de Goryokaku à
Hakodate dans l'île d'Hokkaido au Japon a été construite de 1857 à 1864 par
l'architecte Ayasaburo Takeda.
Son plan à cinq branches s'inspire des forteresses européennes de type Vauban amélioré par Haxo.
Forteresse de Goryokaku à Hakodate - Mai 2025
Le système de demi-lune au premier plan ressemble au plan du bastion Haxo ci-dessus.
Les arbres en blanc sont des cerisiers en fleurs (sakura en japonais).
En arrière-plan, la ville d'Hakodate (28 000 habitants en 1865 et 245 000 en 2022)
Les canaux entourant la forteresse de Goryokaku sont un des éléments clés des fortifications Vauban / Haxo
pour éloigner l'artillerie ennemie dont la portée ne dépassait pas souvent les 100 à 200 m.
Plaque d'égout d'Hakodate figurant la forteresse de Goryokaku avec ses cinq branches. Cette plaque d'égout en fonte
est peut-être contemporaine des plaques fabriquées par les fonderies Émile Hénon qui en a livré jusqu'à Shangaï en Chine.
Structure
des murailless de la forteresse d'Hakodate. Les pierres extérieures
sont disposées plus ou moins horizontalement
sans laisser d'aspérités extérieures pour éviter que d'éventuels assaillants ne s'en servent pour escalader ces murailles.
L'intérieur est rempli de terre et les murailles sont entourées d'eau.
L'architecte Ayasaburo Takeda s'entoure de conseillers européens, hollandais, français, allemands et peut-être anglais.
Les canons présentés dans la forteresse de Goryokaku sont allemands (Krupp) et anglais.
Canons présentés dans l'enceinte de Goryokaku
Le canon anglais à gauche de calibre 80 mm environ a une portée de 100 m. Celui de droite, allemand de Krupp,
de même calibre, de 80 mm environ a une portée largement supérieure à 100 m
■ Jules BRUNET, chef de l'artillerie dans la bataille d'Hakodate en 1869
L'officier d'artillerie Jules Brunet, né le 2 janvier 1838 à Belfort, mort le 12 août 1911 à Fontenay-sous-Bois
est célèbre pour avoir participer à la guerre du Boshin, au Japon où il devient un acteur central du conflit
opposant les forces impériales aux partisans du shogunat.
Issu d'une famille de militaires, il intègre l'École polytechnique en 1855
puis l'École d'application de l'artillerie et du génie de Metz
où il étudie les fortifications selon les modèles de Haxo.
Le capitaine Jules Brunet
Debut 1866, Jules Brunet fait partie de la mission envoyée au Japon sous les ordres du capitaine Jules Chanoine
qui arrive à Yokohama debut janvier, afin d'instruire l'armée du shogun Yoshinobu Tokugawa.
L'empereur Meiji détient le pouvoir symbolique et spirituel, et celui du shogun est le pouvoir politique.
L'empereur Meiji est soutenu par les Britanniques, tandis que le shogun Yoshinobu Takugawa sollicite
l'aide des Français pour l'instruction de ses troupes et la modernisation de son armement.
Jules
Brunet est assis au millieu d'officiers japonais. C'est le second en
partant de la gauche, avec trois autres Français moustachus debout.
Ce sont trois des
neuf officiers accompagnant Jules Brunet parmi Cazeneuve, Fortant, Marlin,
Bouffier, Collache, Nicol, Clateau, Pradier et Tribout.
À droite de Jules Brunet figure probablement le chef des troupes japonaises pour le shogun, Toshizo Hijikata (photo vue au
musée de Goryokaku - mai 2025)
Lorsque la guerre du Boshin éclate en 1868, Jules Brunet se retrouve plongé au cœur des hostilités. Malgré les ordres
de son gouvernement qui prône la neutralité, il décide de rester au côté du shogun Tokugawa après la défaite initiale
de Tobo-Fushimi. Il devient le chef de l'artillerie de la république d'Ezo, éphémère état formé avec les partisans du shogun
sur l'île d'Hokkaido avec Hakodate pour capitale (Ezo est l'ancien nom d'Hokkaido, avant 1869, et signifiait (l'île) des
nabots barbares, probablement en référence aux anciennes populations locales, les Aïnous d'origine sibérienne.)
Après la défaite de ses troupes lors de la bataille d'Hakodate en 1869, Jules Brunet est capturé par les impériaux
mais échappe à une exécution grâce à l'intervention du gouvernement français.
Jules Brunet participe ensuite à la guerre franco-allemande de 1870 en défendant son pays lors du siège de Paris.
Il terminera sa carrière comme général de division et grand officier de la Légion d'honneur, le 29 janvier 1903.
■ Le département du Territoire de Belfort existe grâce à Haxo
Casemates conçues par Haxo sur les murailles de Vauban à Belfort (extrait de Yves Guillou : HAXO 1774-1838 Successeur de Vauban)
Le siège de Belfort commence le 3 novembre 1870 et se termine le 18 février 1871. La ville de Belfort résiste durant 104 jours
jusqu'à ce que le gouvernement français donne l'ordre de reddition de
la place après l'armistice signée entre les belligérants le 28 janvier
1871.
Le colonel Pierre Philippe Denfert-Rochereau nommé gouverneur de la place en 1870 entreprend
la réalisation de fortifications supplémentaires mais c'est grâce aux fortifications de Vauban améliorées par Haxo
que la résitance à l'impact des obus ennemis a permis de tenir 104 jours. En reconnaissance de la résistance de Belfort,
le gouvernement prussien laisse à la France le territoire de Belfort, en échange de territoires situés en Moselle.
Le territoire de Belfort devient un nouveau département avec Belfort comme préfecture,
alors que Belfort était une sous-préfecture du Haut-Rhin depuis 1790.
De nombreux Alsaciens viendront s'y installer après 1871
(5 850 habitants en 1865, 8 000 en 1872, 20 000 en 1900 et 39 400 en 1913).
Y. GUILLOU : HAXO 1774-1838 Successeur de Vauban, Edhisto, 2015
P. LAROUSSE : Grand dictionnaire universel du XIXe siècle, Paris, Administraion du Grand dictionnaire universel, 1865 à 1878
Petit Larousse illustré, publié sous la direction de Claude AUGÉ, Paris, Librairie Larousse, 1913
G. SIX : Dictionnaire
biographique des généraux et amiraux français de la Révolution et de
l'Empire, Paris, Georges Saffroy, 1934
Service Historique de la Défense (Château de Vincennes) : dossier HAXO (7Yd561)
Dossier de la Légion d'honneur : Base Léonore - Jules Brunet
https://fr.wikipedia.org/wiki/Jules_Brunet
https://fr.wikipedia.org/wiki/
Siege_de_Belfort_(1870-1871)