Fonderies Émile HÉNON
En-tête de lettre de la société Émile HENON
« Les établissements des Mazures et de Revin, fondés
respectivement en 1897 et 1908
couvrent plus de 5000 mètres carrés dont 3000
abritent les chantiers de moulage.
Les fonderies sont spécialisées pour produire
des pièces pour appareils de chauffage
de première marque, d'un fini
irréprochable ;
elles livrent en outre toutes pièces en fonte mécaniques très
douces.
Fin juillet 1914, les établissements disposent de : 850 tonnes de
matières premières ;
540 tonnes de produits finis ; 300 tonnes de matériel.
Durant l'occupation, les Allemands enlèvent toutes les matières premières,
les
produits finis et le matériel. Une partie des machines subit le même sort,
le
reste est mis hors d'usage. Les immeubles ne sont pas épargnés :
500 mètres
carrés sont détruits aux Mazures, ceux de Revin sont fortement
endommagés par la
suite des destructions des divers ponts voisins.
Dès l'armistice, les efforts de
reconstitution se portent sur la fonderie de Revin
qui peut livrer en octobre
1919 ;
la fonderie des Mazures commence à produire en mai 1920.
En 1921, le
personnel dépasse 100 ouvriers, la production atteint 1200 tonnes. »
Les
cahiers ardennais, 1922
En dehors des pièces pour les salamandres dont la fabrication
s'est arrêtée en 1953,
les fonderies Émile HÉNON se sont lancées sur un certain
nombre de marchés de pièces en fonte :
plaques d'égout, cadres de piano, taques de cheminée et
même hélices de bateau.
Ces pièces se sont vendues en France et à l'export,
particulièrement aux États-Unis et en Amérique du Sud.
Émile HÉNON (1857 - 1927) le fondateur, croqué en 1908 |
Albert HÉNON (1885 - 1961) fils et successeur d'Émile |
■ Plaque d'égout marquée « E. HENON 08-Revin Ø65TN » (diamètre 65 cm)
Plaque d'égout se trouvant à Bures-sur-Yvette (91440) au coin de la
rue du Haras et de la rue de la Prairie.
On peut encore trouver des plaques d'égout marqué E. HÉNON dans le bois de Vincennes, à Revin et même en Chine,
à Shangaï dans l'ancienne concession française.
■ Cadre en fonte pour piano
Modèle en bois d'un cadre en fonte fabriqué par les fonderies Émile HÉNON à Revin pour GAVEAU, PLEYEL, ERHARD
■ Émile HÉNON en Égypte en 1911
De gauche à droite ses filles Hélène et Germaine, son fils
Albert, sa fille aînée Élise, Émile, sa femme Marie puis un personnage non
identifié
et enfin Pierre le fils d'Élise sur un âne, tenu probablement par son propriétaire égyptien.
Cette photo montre la croissance rapide de la fortune d'Émile
HÉNON.
Après avoir été contremaître dans l'usine CHABOCHE des Mazures vers 1900,
il est en 1910 propriétaire de deux fonderies à Revin et aux Mazures
et peut
s'offrir un voyage en Égypte avec toute sa famille en 1911.
Élise HÉNON ayant épousé Pol LEFORT, vice-consul de France en Égypte,
c'est aussi une des raisons de ce voyage. Une autre plus malheureuse
pourrait être la suite de la perte d'une petite fille d'Élise HÉNON
lors de son séjour en Égypte.
■ Mariage d'Albert HÉNON avec Louise DOGNY le 23 mars 1913
Sur cette photo, on peut voir à droite de la mariée, au deuxième rang, Émile HÉNON puis sa femme Marie HÉNON,
puis Edmond CHABOCHE l'inventeur de la Salamandre puis peut-être sa femme Sophie ROGERIE, au troisième rang, en noir
(ils se sont mariés le 22 juillet 1882 à Saint-Servan ; elle décédera le 30 août 1914).
Au dernier rang à gauche, le premier homme est Edmond CHABOCHE fils aîné d'Edmond CHABOCHE.
■ La coulée dans la fonderie de Revin en juillet 1974
La sortie du cubilot ; la fonte est à 1500°C.
La coulée dans le moule selon la
méthode traditionnelle avec le système du creuset (dit aussi poche)
tenu par une poignée simple et une double
poignée manipulées par deux hommes.
La coulée est guidée par celui qui tient la poignée double.
La fonte après avoir été épurée
sur le dessus est coulée dans un moule
en sable préparé avec une
plaque-modèle.
Le sable utilisé dans la région de Charleville-Mézières
est particulièrement fin.
Cela a contribué à la qualité recherchée de
la fonte ardennaise pour la douceur de sa « peau ».
On distingue au
premier plan des masselottes et des évents servant à compenser
le
retrait de la fonte durant le refroidissement.
Dans la
fonderie de Clichy, le même procédé était utilisé en 1930
(Visite de ma mère Marie-Madeleine CHABOCHE,
avec sa classe de 7e).
Sur cette vue, c'est Jean HÉNON qui tient la double poignée.
Le démoulage du sable
■ Le Fumivorax
Les Fonderies Émile HÉNON invente un système de prise d'air pour améliorer
la
combustion dans les chaudières : c'est le FUMIVORAX,
breveté et pouvant
s'adapter aux différents types de chaudières.
C'est un succès commercial dès
1933. Il permet des économies d'énergies de 10 à 45%.
De plus c'est un système
écologique avant l'heure qui permet de réduire la pollution des fumées.
Jean HÉNON, directeur technique de l'usine de Revin, en est le principal auteur.
Il est le petit-fils d'Émile et le fils d'Albert HÉNON.
Il prend sa retraite début mai 1975 et les Fonderies HÉNON ferment vers la fin 1980.
Lettre de satisfaction du Normandy-Hotel, hôtel de Normandie à Evreux en 1936.
Pour des renseignements complémentaires, consulter Marie-Françoise HÉNON, fille de Jean HÉNON :
henon.mf@neuf.fr
et
Fonderie E. Hénon.