DESNOYERS : DENOYER dit

Paul

Chef de brigade (colonel), né le 11 février 1768 à Belleville et tué le 1er novembre 1799 à la bataille de Lesbeh (dite aussi de Damiette) en Égypte.

Paul Denoyer est le fils de Claude, marchand de vin à La Courtille qui comme Belleville ne faisaient pas encore partie de Paris. Sa mère est Anne, née Ravenot. Il est baptisé dans la paroisse de Belleville le 13 février 1768. Son parrain est Paul Harnot, ancien marguillier de la paroisse, sa marraine est Marie Marguerite Hallot, épouse de Michel Norry, maître plâtrier et ancien marguillier de la paroisse. La famille Denoyer est connue à La Courtille et François Vidocq dans ses mémoires y cite une célèbre guinguette  tenue en 1812 par un certain Dénoyez ou Desnoyers. Soldat au régiment du Béarn du 28 avril 1783 au 8 mars 1784, Denoyer entre ensuite au régiment du Vivarais le 23 octobre 1785. Il le quitte le 11 juillet 1789 pour entrer le 14 juillet 1789 dans la garde nationale. Denoyer est nommé chef du 10e bataillon des Fédérés le 2 août 1792 puis chef du 1er bataillon de la 21e demi-brigade légère le 31 mars 1794 puis, moins de deux mois après, chef de la 21e demi-brigade le 25 mai 1794. Le 18 septembre 1794, il est blessé à la bataille dite de la chartreuse de Sprimont en Belgique. Denoyer est fait prisonnier le 30 octobre 1795 et ne rentre de captivité qu'en 1797. Pendant ce temps un amalgame a été fait de la 21e demi-brigade légère, des éclaireurs de la 23e demi-brigade légère et de la compagnie franche de Seine-et-Marne pour former la 2e demi-brigade d'infanterie légère. À son retour de captivité il est nommé chef de brigade de cette 2e demi-brigade, en remplacement de Carrière. Il part avec sa demi-brigade pour l'Égypte le 19 mai 1798. Il se signale à la bataille des Pyramides, à la prise d'El-Arich le 19 février 1799 et surtout au combat de Nazareth, sous les ordres de Junot, le 8 avril 1799. Avec seulement 160 chevaux et 350 fantassins des 19e de ligne, 14e de dragons et 2e légère, les Français mettent en déroute 3000 cavaliers ennemis. 5 drapeaux sont pris et 500 hommes mis hors de combat. L'efficacité de l'action de Desnoyers durant cette bataille est reconnue par tous les témoins. Le chirurgien Larrey pense même qu'il a été tué ce jour. Quant à Junot, il écrit à Bonaparte le 8 avril 1799, jour même de la bataille : « Le chef de brigade Desnoyers s'est conduit on ne peut mieux. J'ai été extrêmement content de l'infanterie. » Ce fait d'armes est peint par Gros sur un tableau où figurent en personnages de premier plan les chefs de brigade Paul Desnoyers et Léopold Duvivier du 14e de dragons qui, lui, sera tué le 25 juillet 1799 à la bataille d'Aboukir. En octobre 1799, l'Anglais Sydney Smith débarque près de Damiette. Verdier réagit promptement et, le 1er novembre 1799, avec 1000 hommes dont ceux du régiment de Desnoyers, attaque à la baïonnette les janissaires. Ce combat de Lesbeh (ou de Damiette) est une brillante victoire. Selon Lucet, quartier-maître à la 2e demi-brigade légère 750 Turcs sont faits prisonniers, un très petit nombre rembarque, les autres sont tués ou noyés. Au cours de ce combat, Desnoyers est mortellement blessé. Le nom de DESNOYERS est inscrit en 1836, sur l'Arc de Triomphe de Paris, sur le pilier sud, en colonne 28, sous les noms de trois autres officiers tués en Égypte : SULKOWSKI (SULKOSKY), LETURCQ (LETURC) et MIREUR. Le nom de DESNOYERS, tué au combat comme tous ceux de la colonne 28, a été choisi et placé selon un certain ordre « historique » établi par Saint-Cyr Nugues. Contrairement à ce qu'indique Six dans son Dictionnaire biographique des généraux et amiraux français de la Révolution et de l'Empire, ce ne peut pas être le général François Antoine Denoyé dit Desnoyers qui ne s'est illustré dans aucun combat, qui n'a jamais été en Égypte et qui n'est pas mort au champ d'honneur.

 

Le tableau d'Antoine Gros

 

Tableau d'Antoine Gros au musée des Beaux-arts de Nantes Combat de Nazareth, 1801, 196 cm x 135 cm.

Ce tableau, décidé par ordre du jour du 21 avril 1799 a été mis en compétition entre Hennequin, Tauray, Caraffe et Gros. Le jury dans lequel se trouvait Junot décerna le prix de 12000 Francs à Gros. Celui-ci présenta une esquisse au Salon de 1801. Mais, sur ordre de Bonaparte, Premier Consul, le tableau n'est pas achevé. La commande est remplacée par le tableau intitulé Bonaparte visitant les pestiférés de Jaffa. La notice explicative de Gros permet aisément d'identifier les personnages de l'esquisse. Conformément au programme du concours, Junot sur son cheval blanc tue un mamelouk d'un coup de pistolet en même temps qu'il en blesse un autre avec son sabre. Il a renversé le fils de l'ancien pacha d'Acre qui gît à ses pieds. Desnoyers « monté sur un cheval bai normand » se trouve juste devant Junot, tandis que Duvivier « monté sur un cheval noir » conduit une charge de cavalerie en haut à droite de la composition. Gros n'a pas pu « faire le portrait de ces deux militaires, morts depuis au champ d'honneur » et leurs visages restent indistincts, mais le soin apporté à la représentation de leur monture dénote une grande affection pour les chevaux qui était partagée dans les rangs de l'armée. Au centre un dragon arrache un drapeau à un Turc. En bas à droite, des soldats soulèvent leur camarade carabinier blessé. - D'après D. O'Brien Antoine-Jean Gros peintre de Napoléon

COMBAT DE NAZARETH

« Ce tableau devait avoir des dimensions considérables ; il était esquissé et Gros allait passer à son exécution définitive lorsque le premier consul le fit réduire de moitié par jalousie pour Junot, le héros du combat. Sur l'autre moitié de la toile, Gros peignit la Peste de Jaffa. Le Combat de Nazareth est un des rares tableaux de bataille qui rendent tout le mouvement et toute la fougue de l'action. Quoique placé au troisième plan, sur un tertre, Junot et le groupe dont il est le centre attirent d'abord l'attention. Monté sur un cheval blanc, que l'on voit de profil, le général vient de sabrer un assaillant et de casser la tête à un autre d'un coup de pistolet. Ce dernier glisse, de sa monture qui se cabre, dans les bras d'un nègre. Près de Junot, un aide de camp commande le feu sur une masse de cavalerie ; des soldats reçoivent à la baïonnette la charge fougueuse d'un cavalier turc, qui s'élance sur eux au galop, les bras croisés, avec une résignation toute fataliste. Des Turcs fuient, poursuivis par des dragons ; d'autres se retournent en envoyant encore une décharge avant de quitter le champ de bataille ; un dragon démonté cherche à renverser de son cheval un Turc solidement établi sur ses étriers et qu'il traverse d'un coup de pointe. Ailleurs, un Français et un Turc s'arrachent un étendard ; leurs chevaux abattus n'ont pas encore eu le temps de se relever ; ailleurs encore un dragon empêche un fantassin de tuer à coup de baïonnette un Turc qui se rend. Le côté gauche de la toile est occupé par un petit groupe de soldats isolés, entourés de cadavres et qui se défendent héroïquement contre une nuée de cavaliers ennemis. Tous ces groupes sont liés par l'habile disposition des grandes lignes de la composition, par l'harmonie d'un coloris vrai et soutenu. L'exactitude des dispositions stratégiques et de la topographie, la vérité des portraits, des costumes, de cette lumière d'Orient, qui baigne toute la toile, obscurcie ça et là de nuages de poudre, font de ce tableau une des plus belles pages d'histoire. » - Extrait de P. Larousse Grand dictionnaire universel du XIXe siècle Tome 11 (Combat de Nazareth)



DÉCRET DU 21 AVRIL 1799

Ordre du jour de l'armée

Devant Acre le 2 floréal an VII

Le général en chef voulant donner une marque de satisfaction particulière aux 300 braves commandés par le général Junot, qui au combat de Nazareth ont repoussé 3000 hommes de cavalerie, pris 5 drapeaux et couvert le champ de bataille de cadavres ennemis, ORDONNE :

Article Premier. Il sera proposé une médaille de 500 louis pour prix du meilleur tableau représentant le combat de Nazareth.

Article 2. Les Français seront costumés dans le tableau avec l'uniforme de la 2e d'infanterie légère et du 14e dragons. Le général de brigade Junot, les chef de brigade Duvivier du 14e dragons et Desnoyers de la 2e d'infanterie légère y seront placés.

Article 3. L'état-major fera faire par les artistes que nous avons en Égypte des costumes de Mamelucks, des janissaires de Damas, des Diletti, des Alepins, des Maugrabins, des Arabes et les enverra au ministère de l'Intérieur à Paris, en l'invitant à en faire différentes copies, à les envoyer aux principaux peintres de Paris, Milan, Florence, Rome et Naples et à déterminer l'époque du concours, et les juges qui devront décerner le prix.

Article 4. Le présent ordre du jour sera envoyé à la municipalité de la commune des braves qui se sont trouvés au combat de Nazareth.

Bonaparte


Sa dernière lettre 


 

Nous n'avons que peu de lettres de Paul Denoyer. Elles font partie des lettres de service de la correspondance de l'armée d'Orient. Voici probablement la dernière lettre écrite par Paul Denoyer qui signe Denoyez. Le début en italique est un commentaire fait en 1857 par un des membres d'une commision du ministère de la Guerre ayant rassemblé et trié tout le courrier de l'armée d'Orient en Égypte de 1798 à 1801 (référence SHD Vincennes B6 33 - 22 octobre 1799).

22 octobre 1799

30 vendémiaire an 8

Denoyez chef de brigade de la 2e d'infanterie légère (à Damiette)

au général en chef Kleber (au Caire)

Il le remercie de la concession d'une action de la compagnie d'Egypte (original)



22 octobre 1799
Damiette, le 30 vendémiaire an 8


Le chef de la 2e ½ brigade d'infanterie légère

Au général en chef Kleber

Citoyen général

J'ai reçu hier une lettre du payeur général qui m'annonce que vous avez bien voulu m'accorder une action sur la compagnie de commerce.
Cette nouvelle preuve de votre bienveillance m'est surtout plus flatteuse qu'elle me confirme dans l'opinion que j'avais que l'éloignement ne m'avait rien fait perdre de votre estime que je serai toujours jaloux de mériter.
Agréer je vous prie mes sincères remerciements

Salut et Respect

Denoyez





Son dernier combat à Lesbeh le 1er novembre 1799




Voici le récit de la bataille de Lesbeh (ou de Damiette) relaté par le général Verdier, le lendemain de la bataille.
Denoyer (ou Denoyez) y est cité le premier, blessé mortellement de 4 coups de pistolet et six coups de sabre.

2 novembre 1799
11 brumaire an 8


Verdier général de brigade (au camp de Lesbéh)
au général en chef Kleber (au Caire)

Relation de la bataille de Lesbéh - Officiers qui s'y sont distingués - Pertes des deux côtés - Projets ultérieurs des Turcs - Demande de renforts et d'instructions concernant les prisonniers (original) (1)


Armée d'Orient Du camp de Lesbé le 11 brumaire an 8 Républicain

2 novembre 1799


Au général en chef Kléber


J'ai l'honneur de vous rendre compte, mon général, qu'hier 10 du courant, après nous avoir canonné pendant quatre jours consécutifs, rassemblés au nombre de 56 voiles, les ennemis ont effectué un débarquement sur la langue de terre qui sépare la mer du lac Menzalé, environ ¾ de lieue en avant du fort ruiné qui est dans la mer (en avant du Bogaz de Damiette) dont ils étaient maîtres et où ils avaient placé du canon.

Le mouvement de l'ennemi a commencé à 6 heures du matin, et malgré que je fusse campé à la hauteur du bâtiment que nous avons dans le Nil, je ne suis arrivé à lui qu'après que le 1er voyage des chaloupes a eu jeté à terre le monde qu'elles portaient ; de l'aveu du chef qui est resté notre prisonnier ils se portaient à 3 mille hommes qui avaient eu le temps de gratter dans le sable une espèce de tranchée dans laquelle il a fallu les attaquer sans avoir égard aux chaloupes, canonnières et bâtiments de guerre disposés le long de la plage, nous canonnant avec fureur en flanc et à revers, disposition qui nous avait beaucoup inquiété et fait beaucoup de mal sans la vivacité avec laquelle nos troupes se sont jetées sur les débarqués. Malgré l'intrépidité la plus décidée, ils ont été culbutés du premier choc et avec tant de précipitation que la moitié de leur monde a péri dans la mer où ils s'étaient jetés pour éviter l'effet terrible des baïonnettes et des sabres réunis (Ce sont les seules armes dont on se soit servi dans une mêlée qui a duré 15 minutes), mêlée si terrible que de part et d'autre venant à la charge on s'est entremêlé et choqué sans jeter un seul cri, ni tirer un coup de fusil ; le cliquetis des armes est le seul bruit qui se soit fait entendre dans le moment de cet affreux silence.

Je n'avais avec moi que deux faibles bataillons de la 2e, 8 compagnies de la 32e et 80 dragons du 18e faisant en tout mille hommes.
Vous désigner celui des corps qui a le mieux fait, serait trahir la vérité : tous ont fait ce que l'on peut espérer de braves gens, les chefs à leur tête.
Le brave Denoyez a succombé et est venu mourir dans sa tente percé de 4 coups de pistolet et de six coups de sabre. Le chef de bataillon Gueltre de la 2e a été blessé d'un coup de sabre à la main droite au centre de son bataillon ; le chef d'escadron Guyon (2) commandant le 18e a eu deux chevaux éventrés sous lui à coups de poignard et de sabre. L'adjudant général Devaux (3) de l'activité duquel j'ai beaucoup à me louer a montré dans cette affaire la plus haute intrépidité ; il a couru le plus grand danger et a enlevé sous mes yeux trois drapeaux en tuant ceux qui les portaient.

Le chef d'escadron d'artillerie Rutty (4) s'est conduit avec zèle et distinction tant pour approvisionner l'artillerie que pour la diriger.
Le citoyen Henry sous-lieutenant de la 3e compagnie de grenadiers de la 32e a soutenu pendant trois minutes un combat particulier en avant de la compagnie, avec un Turc qu'il a tué après avoir été atteint lui-même de deux coups de sabre à la tête dont il a été grièvement blessé.

Les noms des autres personnes qui se sont distinguées sont consignés dans différents états que m'ont remis les corps & que vous trouverez ci-joint.
Le résultat de cette affaire contre trois mille hommes à l'ennemi, pas un de ceux qu'on avait jeté à terre ne s'est rembarqué & 800 seulement fatigués de voir égorger leurs camarades se sont rendus prisonniers.

600 pelles ou pioches et autant de sacs à terre ont été trouvés dans la tranchée qu'ils avaient commencé. 31 drapeaux sont aussi restés en notre pouvoir.
Notre perte est de 22 morts 97 blessés et 18 chevaux hors de combat.

Dans le nombre des prisonniers se trouvent : le commandant en 2d de l'expédition ; son nom est Ismaël aga des janissaires et keimakam (il est blessé à la cuisse) un capitaine d'un vaisseau de 74 et quantité d'autres officiers de marque tant de terre que de mer.

Il y a trois mois que cette armée composée de 7 milles janissaires est partie de Constantinople. Elle est commandée par Seyde Ali pacha qui a eu le bon esprit de ne pas descendre. Il a l'ordre de pénétrer en Égypte par un point quelconque à partir de Damiette jusqu'à Alexandrie ce qui me fait croire que malgré son premier échec et vu la constance des bâtiments toujours à la même place, ils tenteront encore quelque chose soit sur ce point ou tout autre du delta. Je les ferai éclairer de près. J'espère que je serai assez heureux pour qu'ils ne me dérobent pas leurs mouvements. Au reste cette armée est indépendante de celle de Syrie de laquelle ils n'ont aucun renseignement ; il paraît même qu'ils ne comptent pas beaucoup ni sur sa force ou sur son activité.

Je vous enverrai les drapeaux par le retour de l'adjoint Davoust. Ayez la bonté de me dire ce que je dois faire des prisonniers qu'en attendant j'ai fait mettre dans Lesbé.
Je ne puis vous envoyer la 2e vu la présence de l'ennemi et le retard du bataillon de la 32e de Calhié et l'absence des dragons du 20e que vous m'annoncez. Aussitôt que ces troupes me parviendront je la ferai partir.

Salut et Respect

Le général de brigade

J. A. Verdier

P. S. Le capitaine de carabiniers Lacoste (5) officier distingué par son amour pour son état a montré dans cette affaire autant de bravoure que d'intelligence. C'est en partie aux bonnes dispositions qu'il a fait avec sa compagnie que l'on doit le prompt résultat de cette affaire. La grande pratique de la guerre qu'il fait sans lacune depuis la révolution l'oriente même de faire un excellent chef de bataillon.    


(1) Résumé fait en 1857 par un des membres d'une commission du ministère de la Guerre ayant rangé et classé le courrier de l'armée d'Orient en Égypte de 1798 à 1801.
(2)  Claude Raymond GUYON (Saint-Montant 29-5-1773 – Tours 10-3-1834) général de brigade le 6 août 1811.
(3)  Pierre DEVAUX (Vierzon 21-5-1762 – Paris 13-7-1819) général de brigade le 5 août 1802
(4) Charles Étienne François RUTY (Besançon 4-11-1774 – Paris 24-4-1828) général de division le 10 janvier 1813, son nom est inscrit sur l'Arc de Triomphe

(5)
Probablement André Bruno de FRÉVOL DE LACOSTE (Pradelles 14-6-1775 – Saragosse 2-2-1809) chef de bataillon provisoire nommé par Menou le 22 avril 1801, général de brigade le 28 août 1808, son nom est inscrit sur l'Arc de Triomphe.

(référence SHD Vincennes B6 35 - 2 novembre 1799)



Plan établi par Verdier le 9 novembre 1799 et représentant la bataille de Lesbeh le 1er novembre 1799. On distingue bien le lieu de la bataille situé sur la bande de terre entre le Nil, la mer et le lac Mauzole (ou Menzalé ou Menzalèh). La 2e demi-brigade légère commandée par Denoyer s'est déplacée du sud, au bord du lac, vers le nord en se scindant en deux, d'une part à l'est face à la tranchée turque faite après le débarquement et d'autre part sur les arrières des Turcs, encore plus à l'est. L'échelle d'une heure de chemin, en bas du croquis, permet d'estimer le parcours de la 2e demi-brigade à plus d'une heure de marche, temps qui a permis aux Turcs après débarquement de creuser une tranchée.



Portrait du général Jean Antoine Verdier dessiné par André Dutertre. Il fait partie des 184 portraits réalisés durant la campagne d'Égypte de 1798 à 1801.
Le nom de Verdier est inscrit sur l'Arc de Triomphe (pilier sud, colonne 25).


Les noms des batailles de Nazareth (8 avril 1799) et de Damiette ou Lesbeh (1er novembre 1799),
faisaient partie de la liste des 72 noms de batailles à inscrire sur l'Arc de Triomphe en 1841.
Ils ont été retirés de la liste lorsque ce nombre a été réduit à 32, faute de places pour les inscrire tous.



La famille Dénoyez à La Courtille

 

La famille Dénoyez (ou Denoyez ou Denoyer ou Desnoyers) est connue à La Courtille par un ensemble de cabarets locaux comprenant une dizaine d'établissements répartis en divers points du quartier occidental de Belleville appelé La Courtille. La plus célèbre guinguette Dénoyez est le Grand-Saint-Martin, située au n° 10 de la chaussée principale de la commune (rue de Paris avant 1860 et de Belleville ensuite à Paris 20e). Sur cet emplacement se trouve maintenant un bar qui fait l'angle avec la rue Dénoyez. Le Grand-Saint-Martin représente exactement le type de cabaret champêtre qu'on appelle guinguette. Il comprend un débit de boissons, une salle de restauration, des cabinets particuliers à l'étage, un grand jardin avec une aire de jeux, des tonnelles et des charmilles.

 

 

(Photo du 1/3/2011)

Bar Au Vieux Saumur situé au 10 rue de Belleville Paris 20e faisant l'angle avec la rue Dénoyez dont le tracé existe déjà sur les plans de 1810.




 

La lettre du commandant André Lasseray

 

Le commandant André Lasseray, responsable des Archives de l'Armée de Terre en 1934 et qui a préfacé le dictionnaire biographique des généraux et amiraux français de la Révolution et de l'Empire de Georges Six, écrit le 19 mai 1954 à M. Devos, son remplaçant, cette lettre que l'on trouve dans le dossier  du chef de brigade DESNOYERS, au Service Historique de la Défense au château de Vincennes :


Je n'ai plus d'âge. Je m'appelle Lasseray, nom qui ne vous dira rien. Pourtant naguère j'ai connu, à ce que l'on appelait les « Archives historiques » un éminent paléologue qui s'appelait Devos comme vous. J'imagine en essayant de ravauder les années que ce devait être votre arrière trisaïeul. C'était en tous cas - bien un peu un ronchonnot dans la coulisse - un homme charmant que ses visiteurs et raseurs quittaient enchantés.
J'imagine - en tenant compte de l'atténuation due aux siècles - qu'un peu de sa vertu sociale a glissé dans votre propre sang. Et j'ose deux questions :
1°) Pourriez-vous me donner quelques renseignements (un rien : lieu et date de naissance, prénoms ; entré au service comme ... à tel corps ; passé au commandement de la 2e brigade légère en ... pour un certain Desnoyez ou Desnoyer ou Denoyer qui fut tué en Égypte le 1er novembre 1800 (combat du bogaz de Lesbeh). Il commandait la 2e brigade légère qui alors le plaqua, sans doute par respect devant la mort (Elle fut alors flétrie et un moment dissoute par Kléber). Vous trouverz aisément ce brave héros isolé : registre de la 2e légère ou plutôt classement général. Il est même vraissemblable que je lui offris autrefois une chemise, car il est l'un des vingt inscrits à l'Arc de Triomphe qui ne furent pas généraux.
2°) L'indication si possible des parents du général de brigade Bonavita (Joseph) et si possible la date de sa mort que n'a pas trouvé Six (tome I page 120) (1). Il serait étonnant que le dossier ne garde pas son acte de baptême. Et c'est tout ! Ne m'en veuillez pas. Ces renseignements me sont demandés par un ami tenace, beaucoup plus que moi et qui vous empoisonnerait bien davantage par contact direct. Sachez quelques grés à l'intermédiaire qui vous évite d'être cramponné.
Rappelez moi, je vous prie, à l'affection de votre arrière trisaïeul.

signé Lasseray
48 rue Jacob Paris VIe


(1) Le dossier Joseph BONAVITA au Service historique de la Défense au château de Vincennes ne contient ni de copie de son acte de baptême, ni le nom de ses parents, ni sa date de décès. La dernière lettre de Bonavita date du 2 juillet 1798 (14 messidor an VI) et est adressée de Paris, rue Valois, maison de Versailles. Général de brigade réformé, il demande à retrouver son commandement des îles d'Oléron, d'Aix et de Ré.

 

 

J.-J. BRÉGEON : L'Égypte de Bonaparte, Paris, Perrin, 1991

R. ESCHOLIER : Gros, ses amis et ses élèves, Paris, Librairie Floury, 1936

A. FIERRO : Les Français vus par eux-mêmes - Le Consulat et l'Empire, Paris, Robert Laffont, 1998

C. de LA JONQUIÈRE : L'expédition d'Égypte 1798-1801, Paris, Henri Charles-Lavauzelle éditeur militaire, 1900 - 1907, tome 4

P. LAROUSSE : Grand dictionnaire universel du XIXème siècle, tome 1 à 17, Paris, 1865 à 1878

Baron LARREY : Mémoires et campagnes, Paris, Tallandier, bibliothèque napoléonienne, 2004

H. LAURENS : L'expédition d'Égypte, Paris, Seuil, 1997

M. MOLIÈRES, N. GRIFFON de PLEINEVILLE : Dictionnaire des Braves de Napoléon, Paris, Le Livre chez vous, 2004

L. MURAT, N. WEILL : L'expédition d'Egypte - Le rêve oriental de Bonaparte, Paris, Découvertes Gallimard Histoire, 1998

D. O'BRIEN : Antoine-Jean Gros peintre de Napoléon, Gallimard, 2006

L. REYBAUD, marquis FORCIA d'URBAN, MARCEL, A. de VAULABELLE : Histoire scientifique et militaire de l'expédition française en Égypte (10 tomes), Paris, A. J. Denain éditeur, 1830 - 1836

G. SIX : Dictionnaire biographique des généraux et amiraux français de la Révolution et de l'Empire, tomes 1 et 2, Paris, G. Saffroy, 1934

J. TULARD : Dictionnaire Napoléon, Paris, Fayard, 1999 (Article Nazareth)

VIDOCQ : Les Mémoires de Vidocq, Paris, Les Presses de La Renaissance, 1975

VIDOCQ : Les véritables mémoires de Vidocq, Rennes, La Découvrance, 2001

Service Historique de la Défense au château de Vincennes : dossier DESNOYERS Chef de brigade (2Ye 1158 avec la note suivante : « confondu dans le SIX avec le général DENOYÉ François ». Ce dossier est vide et cela est confirmé par le S. H. D.  (30/4/2024) ; il ne contient qu'une note sur Paul DENOYER que j'avais écrite en 2004 à partir d'un dossier complet de 50 à 100 pages. A.D. ) - dossier Courrier de l'armée d'Orient (B6 33, 35) - dossier BONAVITA (8Yd162)

http://www.napoleon-series.org/
military/organization/c_lightinf1.html

http://www.napoleon-series.org:/
military/organization/c_lightinf3.html

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