Extrait de la photo originale de Claire-Marie
HUET annotée au
verso par son grand-père Théophile, fils de Léon DIVRY
À gauche Joseph DIVRY et à droite Léopold (Henry) DIVRY
Cet extrait de photo montre Joseph, grenadier de la garde de Napoléon Ier qui a ramassé le Maréchal Lannes
blessé mortellement à la bataille d'Essling en Autriche. À sa gauche se trouve son frère Léopold (Henry).
Dans les dossiers individuels
de militaires de la Révolution et de l'Empire, au Service Historique de
la Défense,
au château de Vincennes, il
y a trois dossiers au nom de Divry (référencés 2Ye1204) :
Divry, capitaine au régiment royal de Pologne en juillet 1776, donc
très probablement mort en 1860,
Jacques
Louis Divry né à Versailles le 14 décembre 1776, fils d'André Divry,
boulanger, et d'Anne Barthélémy Duperay,
sergent au
corps de Marine de la Garde Impériale le 5 janvier 1804,
sous-lieutenant au 11e régiment d'infanterie de ligne
en 1815, décédé à
Paris le 3 février 1823 et donc déjà mort en 1860 ;
le troisième est Léopold Henry Divry, soldat au 10e tirailleur de la
Garde Impériale, affecté au 21e régiment d'infanterie
de ligne le 26 août 1813, sans autre précision. Ce dernier pourrait être celui qui a
ramassé le Maréchal
Lannes
après la bataille d'Essling et non Joseph, même si le 10e tirailleurs
de la Jeune Garde impériale n'était pas à Essling,
n'ayant existé que du 6 avril 1813 au 12 mai 1814. Quant aux grenadiers
de la Garde impériale, seul le premier régiment
était à Essling, ce qui confirme que Joseph ou Léopold Henry ou les
deux, pouvaient faire partie de ce 1er régiment de
Grenadiers à pied, commandé par Claude Étienne Michel dont le nom est inscrit sur l'Arc de
Triomphe,
sur le pilier Nord en 10e colonne.
Le dossier de Léopold Henry Divry à Vincennes comporte un seul document :
Lettre de Henri Jacques Guillaume Clarke, duc de Feltre, ministre de la Guerre au général Marie François Auguste Caffarelli.
Clarke et Caffarelli ont leur nom inscrit sur l'Arc de Triomphe.
Voici la transcription de cette lettre :
Ministère de la
Guerre
Paris, le 26 août 1813
2e division
Garde
Impériale
Général,
J'ai décidé que le sieur
Divry Léopold Henry, soldat au 10e régiment de tirailleurs de la garde
Impériale
1er bataillon, 1ère compagnie serait
incorporé dans
le 21e régiment d'Infanterie de ligne.
Je vous invite à donner des
ordres pour que le sieur Divry soit dirigé sur Juliers où se trouve le
dépôt
du régiment dont
il est appelé à faire partie.
Recevez, Général, l'assurance de ma parfaite considération.
Le Ministre de la Guerre
Duc de Feltre
À Mr le Général Caffarelli
Le général Caffarelli en août 1813 est aide de camp de l'Empereur et commande les corps de la garde impériale.
Le colonel Louis Guigard commande le 21e régiment d'infanterie de ligne depuis le 28 juin 1813
et sert en Allemagne pour la campagne de 1813. Il se distingue à la bataille de Dresde dans la défense du village
d'Aldenau. Blessé d'un coup de feu au visage le 26 août 1813, il ne peut reprendre son commandement qu'au début 1814.
Léopold Henry Divry a dû donc rejoindre son régiment sans colonel, après la bataille de Dresde.
Le 21e régiment d'infanterie de ligne a des dépôts à Juilers en Allemagne et à Anvers au Pays-Bas en 1814.
Le capitaine Coignet participant à la bataille d'Essling, explique que ce sont des grenadiers (de la garde Impériale)
qui ont transporté le maréchal Lannes après qu'il ait reçu un boulet. Ce n'est donc pas Léopold Henry Divry ou Joseph Divry
seul qui a transporté le maréchal Lannes mourant. Par contre il a bien été transporté par des grenadiers :
... Les pertes devenaient
considérables ; il fallut mettre la Garde sur un rang pour faire voir à
l'ennemi la même ligne sur le terrain.
Sitôt cette opération faite, il arrive sur notre gauche un brancard
porté par des grenadiers qui déposèrent au centre de la Garde
leur précieux fardeau. L'Empereur, du fait de son sapin, avait reconnu son favori ; il avait quitté son poste d'observation
et était accouru pour recevoir les dernières paroles du maréchal Lannes, frappé à mort à la tête de son corps d'armée.
L'Empereur mit un genou à terre pour le prendre dans ses bras, et le fit transporter dans l'île, mais il ne put supporter
l'amputation. Là finit la carrière de ce grand général...
A. FIERRO : Les Français vus par eux-mêmes Le Consulat et l'Empire, Robert Laffont, Bouquiuns, 1998
(extraits des cahiers du capitaine Coignet)
D. et B. QUINTIN : Dictionnaire des colonels de Napoléon, Paris, S.P.M., 1996
G. SIX : Dictionnaire biographique des généraux et amiraux français de la Révolution et de l'Empire, tome 1, Paris, G. Saffroy, 1934
Pages suivantes :
Léon DIVRY et sa famille en 1920