Les concurrents de la Salamandre (suite)
Joseph HINSTIN
Originaux Julien BLANC
Schéma du foyer fumivore présenté dans l'article La Nature sur les foyers fumivores de Joseph HINSTIN,
revue des sciences et de leurs applications aux arts et à l'industrie, n° 1135 du 2 mars 1895.
On peut remarquer que ce poêle est mobile, sur quatre roues métalliques alors que la salamandre n'en a que trois.
Ce poêle marqué FOYER FUMIVORE SYSTÈME J. HINSTIN B(REVE)TÉ S. G. D. G. (Sans Garantie Du Gouvernement)
ressemble à une salamandre premier modèle ou modèle rond. Même la
face arrière est gravée complètement comme sur la salamandre.
Cependant on note
quelques différences :
- pas de poignée recouvert de porcelaine
- fenêtre aux micas s'ouvrant avec deux battants au lieu d'un.
- sortie des gaz d'échappement par une section circulaire au lieu d'un oblong
Joseph HINSTIN est un ingénieur de l'école
Centrale de Paris (promotion 1859). Mon arrière-grand-père, Edmond
CHABOCHE, a fait la même école et est de la promotion 1880.
Ils ont donc environ 21 ans d'écart et n'ont pas pu se connaître durant
leus études. En 1894, Joseph HINSTIN a publié un brevet sur les foyers fumivores
utilisables
dans les cuisinières et les poêles. Le poêle utilisant ce système
fumivore que l'on pourrait appeler aujourd'hui de post-combustion,
oblige les
gaz d'échappement a repassé par le foyer dans le but d'améliorer le
rendement thermique
et de diminuer la concentration de gaz non complètement oxydés comme le
monoxyde de carbone. C'est un sujet qui a semble-t-il déjà été bien étudié :
Dans le Grand dictionnaire Larousse du XIXe siècle le terme fumivore ou qui brule la fumée explique que « malgré un grand nombre de dispositions que l'on a essayées
ou proposées, il n'en est pas encore qui satisfasse complètement aux conditions du problème. On a commencé, pour éviter
autant que possible les inconvénients de la fumée, par obliger les fabricants à construire des cheminée d'une grande hauteur ;
mais ce moyen devenant tous les jours de plus en plus insuffisant, à
cause de l'augmentation considérable des appareils à vapeur
dans l'intérieur des villes, l'administration des ponts et chaussées
proposait en 1845 d'établir à l'extrémité de la grille, tout près de
l'autel
une ouverture transversale qui pût donner entrée à l'air extérieur par
le cendrier ; cet air se projetant sur la fumée qui se dégage du foyer
pendant la combustion, la consumait en grande partie. Cette disposition
qui semblait d'abord avantageuse, fut cependant abandonnée,
parce qu'elle augmentait la consommation du combustible. »
Comme on peut le voir ci-dessus dans un article de La Nature, le premier poêle utilisant ce procédé HINSTIN de fumivore est cylindrique avec une fenêtre
basse à quatre micas.
Il ressemble à un poêle GODIN dit calorifère.
Joseph HINSTIN a ensuite présenté un poêle ressemblant à une salamandre ronde dite premier modèle.
C'est la preuve que la salamandre dès le départ était un succès
économique avec environ 10 000 exemplaires fabriqués par an, de 1883 à
1900.
De plus son brevet de foyer fumivore date de 1894 soit environ 9 ans après celui de la salamandre premier modèle
Le procédé du fumivore a eu ensuite encore de beaux jours. Il a été repris par
Émile HÉNON, ancien contremaître d'Edmond CHABOCHE et dirigeant des
fonderies HÉNON :
Le Fumivorax
F V GROSSOT
De style également proche de la salamandre
premier modèle ou modèle rond,
ce poêle de marque F V GROSSOT Paris Breveté SGDG (Sans Garantie Du
Gouvernement)
montre, à la place de la salamandre, un phénix, oiseau légendaire qui
était dit vivre plusieurs siècles,
se brûler lui-même sur un bûcher et renaître de ses cendres.
Ce mythe a pour origine le culte du héron cendré adoré par les
Égyptiens de l'Antiquité
pour sa présence au retour de chaque crue du Nil.
Le phénix était de la taille d'un aigle, sa tête était ornée d'une
huppe éclatante,
les plumes de son cou étaient dorées, les autres pourprées,
la queue était blanche mêlée de plumes incarnates et ses yeux
étincelants comme des étoiles.
Sur ce poêle de marque F V GROSSOT, on voit entre la porte comportant 6
micas et le cendrier,
un plateau ajouré similaire à ceux utilisés sur les salamandres
pour maintenir au chaud des objets, comme un plat ou des assiettes.
La délivrance du brevet pour la conception d'un poêle a été faite le 12 octobre 1904
au nom de FRANÇOIS-VIRGILE GROSSOT.
Ce poêle est plus élégant que le précédent !
Original Julien BLANC
François-Virgile GROSSOT a fait aussi d'autres poêles comme cet original poêle LA FAVORITE
qui se distingue de la gravure du phenix par un décor plus chargé avec des personnages en haut-relief
de part et d'autre de la porte. Ce modèle s'éloigne aussi de la salamandre premier modèle
tout en conservant les principales caractéristiques : mobilité sur trois roues métalliques,
poignée supérieure et poignée sur le tiroir inférieur recouvertes de porcelaine, même fenêtre
aux micas et même plateau accessoire ajouré porte plat au-dessus du cendrier que dans
le modèle précédent et qui ressemblent à ceux de la salamandre premier modèle.
Joseph LISSOIR
Poêle Joseph LISSOIR au 2e étage du musée de la Vie Wallonne à Liège, en Belgique
La
Fonderie Joseph LISSOIR à Liège, fabrique des poêles et des
cuisinières.
Elle est est déjà bien connue en 1905 :
elle a fourni
l'ensemble des tables et chaises de l'exposition universelle de 1905 à
Liège
(Proxi-Liège 11/6/2005).
Comme les salamandres Glycine (ou
Moderne ou Modern) auxquelles il ressemble,
ce poêle Joseph LISSOIR est
sur 4 pieds et a un plateau supérieur plat permettant
de chauffer ou de
réchauffer des brocs à eau, des plats, des fers à repasser etc...
Cependant, le style est différent, la porte aux micas a des ouvertures
beaucoup plus larges et ce poêle en fonte est revêtu de plaques
émaillées
(vissées au-dessus de la porte de chargement et sur les
côtés)
avec des décors champêtres d'une grande finesse, ce qui en fait
un modèle de poêle élégant et raffiné.
Cette forme de poêle avec des
plaques émaillées est fabriquée par d'autres concurrents
comme les
Forges et Fonderies de Sougland et Pas-Bayard (voir dans cette page la rubrique SOUGLAND)
et
est appelée « Cheminée Irlandaise »
(catalogue des Forges et Fondeies de Sougland et Pas-Bayard 1902)
LE RÊVE
Originaux Julien Blanc
Ce joli poêle LE RÊVE en émail vert est couvert de décors végétaux style Art nouveau du meilleu effet.
Il a été fabriqué par POÊLERIE DE COUVIN à La Couvinoise en Belgique, au sud de Chaleroi.
Il figure au catalogue de 1931 et a servi à Amiens.
LA POÊLERIE DE COUVIN a été mis en liquidation judiciaire en 2020
et le rez-de-chaussée de l'hôtel de ville de Couvin abrite une petite exposition de vieux poêles.
Ceux-ci sont un témoignage du passé industriel florissant de la commune.
C'est une superbe exposition, à voir par tous ceux qui passent près de Charleroi !
FAURE
Ce poêle GALLIA ressemble comme LA TZARINE a une salamandre Renaissance.
Mais le dessin de la fenêtre s'en différencie plus,
avec un décor de couronne enrubannée sur les deux carreaux supérieurs centraux.
Il a été fabriqué par FAURE, père et fils, à Revin, dans les Ardennes, vers 1925
Comme certaines options des salamandres Renaissance, Louis XV ou Louis
XVI,
ce poêle LA SIRÈNE porte des plaques de céramique bleu-vert.
Le nom LA SIRÈNE est bien visible sur le dessus de ce poêle.
C'était le même nom LA SIRÈNE qui était utilisée par la société CHABOCHE
pour désigner un modèle de baignoire pliante.
Mais, pour FAURE père et fils, c'est la plus riche et la mieux construite
des cheminées à feu continu, encore fabriquée en 1933 après près de trente années.
Cet autre modèle de poêle LA SIRÈNE avec un émail rouge,
voisin du brun
Van Dyck utilisé dans les salamandres,
des plaques de céramique rouge
brique et blanche
et des parties nickelées comme la porte aux micas et la porte de
chargement,
nous montre que ce modèle de poêle se présente sous
différentes variantes
comme pour les salamandres Renaissance, Louis XV et Louis XVI
qui portent ce type de plaques en céramique.
Ce poêle est bien adapté à la cheminée devant laquelle il est placé.
Ce poêle ANTRA avec un émail gris-vert est fabriqué par FAURE père et fils dans les années 1930.
Dans le catalogue de 1933, il est proposé en deux versions, 139 (hauteur 64 cm) et 141 (hauteur 69 cm).
Ce poêle montre des dessins de style Arc déco. Il n'a pas de poignée, un cendrier qui s'ouvre
avec une charnière sur le côté, comme les poêles GALLIA et SIRÈNE ci-dessus
et une disposition des micas de la porte que l'on retrouve
dans les poêles NICOLE de SAINT-NICOLAS et dans les salamandres Neo-Kritos.
Théodore FAURE crée sa première usine de clous en 1854 puis d'objets moulés en fonte en 1872.
En 1891 la maison FAURE emploie 1000 ouvriers. En 1912, le calatogue FAURE présente 26 modèles de poêles.
Pillée par les Allemands comme tous les industriels des Ardennes pendant la guerre de 1914-1918, la reprise est difficile
mais Louis FAURE en 1922 met au point un procédé révolutionnaire d'émaillage sans plomb.
FAURE est revendu à Arthur MARTIN en 1962.
SIBERIA
Avant décapage des parties nickelées
Après décapage des parties nickelées
Avec ses motifs de style Louis XV, ce poêle de belle facture ressemble à une salamandre Louis XV.
C'est même son nom : La SIBERIA Louis XV.
Le nom SIBERIA est inscrit sur le haut du couvercle de chargement.
En-dessous figure le nom NILEDO. C'est l'anagramme d'ODELIN Frères
qui sont répertoriés dans le Bottin 1901 à l'article calorifère avec CHABOCHE
et la salamandre premier modèle. En 1901, les frères ODELIN sont les successeurs de BÉGAUD, VACHER et Cie
et leur magasin et peut-être atelier est à Paris au 6 et 8 rue Saint-Germain l'Auxerrois (derrière le théâtre du Châtelet).
Ils sont fabricants de calorifères en fonte ordinaire et émaillée.
En 1912, la société ODELIN frères a été rachetée par Au Soleil d'or, maison fondée en 1780,
qui est située 21 rue Bréguet Paris 11e et qui fait de la distribution de poêles GODIN, DEVILLE, MOREL, FAURE et divers.
Ils continuent à vendre des poêles ODELIN en propriété et monopole exclusif.
SOUGLAND
De style Louis XV, ce poêle TRIOMPHE fabriqué par
les FORGES ET FONDERIES DE SOUGLAND ET PAS-PAYARD
montre une
certaine ressemblance avec
une salamandre Louis XV
mais s'en distingue par sa fenêtre nickelée aux découpes originales.
Le réglage par le bouton central du bas est également particulier :
on voit sous le capot mobile les indications MODÉRÉ et LENT,
cachant une indication probable de VIF ou GRAND.
La poignée métallique au-dessus de la porte semble être une
particularité
des poêles datant de 1935 et postérieurement.
Enfin le plateau ajouré au bas de la porte avec ses deux ronds aux
extrémités,
ressemble étrangement aux accessoires des salamandres
(Salamandres Renaissance, Louis XV et Louis XVI)
et qui servaient par exemple à poser un pot à eau pour le maintenir au
chaud.
Cet autre exemplaire de poêle TRIOMPHE
recouvert d'émail bleu nuit qui a conservé sa fraîcheur
et son éclat lui donne ainsi un aspect moins lourd.
L'intérieur du foyer est en très bon état et a conservé intact toutes
ses « dents ».
La contre-porte intérieure avec ses formes galbées et ses 4 vis montre
un système bien étudié
pour le calage des micas de la porte.
Les
poêles TRIOMPHE ont été fabriqués par les FORGES ET FONDERIES DE
SOUGLAND ET PAS-BAYARD
à
Sougland par Saint-Michel (Aisne). Cette société de forges et fonderies
possédaient des dépôts
à Paris, 24 rue Marsoulan, et à Bruxelles, 133
avenue Ducpétiaux.
Originaux Leo Roy
Cet exemplaire de poêle appelé foyer américain EXCELSIOR n° 183 a été également fabriqué
par les FORGES ET FONDERIES DE SOUGLAND ET PAS-BAYARD.
Il date d'avant 1902 car, en 1902, le modèle n° 183 est remplacé par le modèle n° 383.
C'est la version moyenne avec une hauteur de 79 cm entre les modèles n° 182 (hauteur 74 cm)
et n° 184 (hauteur 84 cm). Tous ces poêles sont appelés à feu visible et continu
comme les salamandres. Il sont aussi mobiles avec un socle à roulettes.
Ce poêle EXCELSIOR est remarquable par la qualité de ses décors
et par ses nombreuses parties nickelées, même en face arrière, qui mettent bien en valeur
l'entourage supérieur, la porte aux micas et le cendrier qui s'ouvre avec l'outil posé
à côté du pied gauche de ce poêle. La poignée entre la porte et le couvercle de chargement
est en céramique noire comme pouvait l'être la poignée de la salamandre Premier Modèle.
Les parties arrières de ce poêle sont décorées,
comme la salamandre Premier modèle dont la décoration
est aussi particulièrement soignée.
Original Jean Wiart
Ce poêle fabriqué par les FORGES ET FONDERIES DE SOUGLAND ET PAS-BAYARD.
figure au catalogue de 1922 sous la dénomination de FOYER PARIS. Il ressemble à une salamandre Louis XV
mais avec un décor original de guirlandes fleuries sur la porte.
C'est peut-être une version antérieure au poêle TRIOMPHE ci-dessus.
Publicité signé JACK pour SOUGLAND qui date des années 1920.
On remarque que dans cette publicité le poêle représenté
est probablement un modèle SOUGLAND Foyer Renaissance Labor
mais c'est l'image aussi que l'on se fait du chauffage
et cette image est celle d'un poêle de type salamandre !
La société SOUGLAND existe depuis 1543 et a fêté ses 480 ans d'existence en 2023.
En 1543, elle faisait déjà de la fonderie (armurees, pointes de flèche, épées...)
Actuellement elle fait toujours des pièces de fonderie dans les domaines, mécanique,
construction navale, sidérurgie, verrerie et bien d'autres.
Les Fonderies de SOUGLAND, 2 avenue de Sougland, 02830
Saint-Michel
ont depuis longtemps arrêté la fabrication de poêles en fonte.
DE DIETRICH
originaux Jean-Luc et Valérie ANCEL
Cet autre exemplaire de poêle DIAMANT
a conservé sa poignée recouverte de porcelaine.
Par contre sa porte
avec une armature très légère portant six micas a été recouverte de
peinture noire.
Sous le tiroir du cendrier, un plateau nickelé permet
de récupérer facilement les cendres tombées du cendrier.
Il est bien
mis en valeur comme les autres décors nickelés de ce poêle.
La société DE DIETRICH existe depuis 1684 et a fabriqué des poêles en
fonte
dans son usine de Niederbronn dans le Bas-Rhin dans les années
1800 à 1926.
La société de DIETRICH est maintenant composée d'un ensemble d'entreprises dans les secteurs pharmaceutiques et chimiques,
les anciens secteurs électronique, ferroviaire et chauffage étant devenus complètement marginaux.
LAMINERVA
Extrait du catalogue ALLEZ FRÈRES de 1888.
Le magasin dont l'entrée principale était au 12 - 14 quai de Gesvres
Paris 4e, a disparu
et est maintenant occupé par une antenne de la
préfecture de police de Paris.
La Société BRONDI à Cordoue en Espagne fabrique des poêles MINERVA. Est-ce l'ancienne société LA MINERVA ?
LA PARISIENNE
Poêle LA PARISIENNE
Ce poêle en fonte aciérée recouvert
d'une peinture dorée qui permet d'apprécier la finesse des décors est
un objet rare.
Sa date de fabrication peut être estimée aux environs de 1900.
Sa hauteur est de 80 cm, sa largeur est de 60 cm et sa profondeur est
de 40 cm.
Malgré un air de ressemblance avec une salamandre,
il s'en distingue par des décors originaux et une forme générale
cylindrique.
Ce poêle est à vendre dans les Yvelines (7/5/2022) :
Ce schéma du poêle La Parisienne paru dans la revue La science en famille
permet de suivre l'échappement des gaz qui passe le long de l'intérieur des parois pour sortir plus froids
et ainsi améliorer le rendement thermique du poêle.
LA MOUTONNE
Ce poêle LA MOUTONNE ressemble au
poêle précédent, en particulier par sa forme générale cylindrique
et ses motifs séparant la face avant de la face arrière avec un système
de plots distribués de la même façon.
OPÉRA
Ce poêle de la société OPÉRA à Paris
ressemble à une salamandre Louis XVI
recouvert d'émail de couleur brun Van Dyck.
La porte avec la même disposition des micas porte sur le dessus une
tête de lion
et des arabesques et non une salamandre crachant du feu.
Le nom OPERA PARIS est marqué en relief comme le nom LA
SALAMANDRE sur le dessus de l'appareil.
Par contre ce poêle n'est pas mobile :
il n'y a aucune poignée recouverte de porcelaine blanche,
ni au-dessus, ni sur le tiroir récupérant les cendres.
Cet autre modèle de poêle OPÉRA
marqué OPÉRA N° 6 est revêtu d'un bel émail bleu
qui a conservé toute sa fraîcheur et qui met bien évidence le décor de
tête de lion entourée d'arabesques.
La deuxième photo montre l'intérieur du poêle avec le tiroir du
cendrier et son dispositif de réglage de l'appel d'air,
le foyer interne avec un grand volume disponible
et le dispositif de contre-fenêtres intérieures permettant le maintien
des micas.
PARDON
Affiche de René LELONG (1871 - 1941) datant des
environs de 1925 (Lithographie HACHARD & Cie 160 x 115,5 cm)
Elle représente un poêle « La Mondiale Pardon style Louis XVI » n° 1433
dans le catalogue PARDON de 1924.
La société PARDON réalise dans les
années 1920 des poêles de haute gamme avec une très belle finition
(modèles La Mondiale et autres) qui en font des concurrents très
sérieux des Salamandres.
Cette concurrence génère même des
procès entre les sociétés CHABOCHE et PARDON.
En anecdote : Vers 1935, ma mère, Marie-Madeleine CHABOCHE, élève
de l'école Notre-Dame de Sion à Paris,
veut inviter des camarades de classe dont une certaine Jacqueline
PARDON.
Mon grand-père en entendant ce nom demande à ma mère si elle fait
partie de la famille des poêles PARDON.
Après renseignement et à la surprise de ma mère, elle doit renoncer à
inviter Jacqueline PARDON
car elle n'a pas à recevoir à goûter la fille d'un concurrent !
Bel exemplaire de LA MONDIALE PARDON style Louis XVI, n°1433 du catalogue 1924.
La décoration style Louis XVI est assez sobre et originale avec le centre en forme d'ovale ressemblant à un miroir de style Louis XVI.
Les deux angelots tenant une mappemonde sont la
signature de ce modèle et sont bien mis en évidence au-dessus de la
porte aux micas.
Ce bel exemplaire recouvert d'un émail marron est à vendre dans la Haute-Vienne à Saint-Yrieix-la-Perche (29/8/2023) :
Originaux Isabelle FAVA
Ce second poêle, LA MONDIALE PARDON,
modèle déposé en 1923,
avec ses deux poignées en porcelaine et sa porte aux 8 micas ressemble
encore plus aux salamandres,
en particulier de type T.A.M.2.
Par rapport au modèle de l'affiche précédente, on retrouve le décor
original du dessus de la porte
avec ses 2 angelots tenant une mappemonde.
C'est la seule fantaisie d'un décor très sobre.
Ce poêle montre un foyer en très bon état.
En 1935, les usines PARDON qui étaient
situées 5 à 19 boulevard Saint-Jacques à Paris en 1924,
sont localisées
à Ivry près de Paris, 27 rue Parmentier (et rue Denis Papin).
Dans le
catalogue PARDON de 1924, le modèle Mondiale PARDON ci-dessus, n° 1420,
est vendu 550 F. avec 15 F supplémentaire pour un emballage en caisse
(565 F en 1924 correspondraient à 531 € en 2020).
Dans la description de ce modèle, il est dit : « Brûle un seau
d'anthracite en 24 heures,
soit une économie de 50% sur le meilleur des
poêles
et 80% sur un poêle commun, donc, tout en étant relativement
chère,
elle (La Mondiale PARDON) revient meilleur marché que le poêle
le plus ordinaire puisque en trois mois,
elle économise son prix
d'achat. » En bas de page est ajouté la phrase « En vente partout, se
méfier des imitations ! ».
Tous ces arguments ont peut-être été à
l'origine de la
polémique et des procès avec la société CHABOCHE.
Dans le catalogue
PARDON 1935, il n'y a plus aucune référence aux arguments
précédents !
Ce troisième poêle PARDON porte aussi la mention LA MONDIALE PARDON sur la porte de chargement du haut
et Cheminée PARDON Modèle déposé derrière la porte aux micas. C'est une version plus ancienne
de style Louis XVI qui a précédé les modèles précédents. Les décors sont plus travaillés et les trois angelots
au lieu de deux sont aussi différents. Ce poêle est présenté dans les catalogues PARDON de 1924
et 1935 mais sous le nom de Canadienne avec un capotage en tôle, des trous d'aération,
une porte latérale supplémentairere, le tout couvrant les décors autour de la porte.
Original Julien BLANC
Sur ce bel exemplaire de Canadienne, modèle garnitures nickelées,
on peut voir un détails différent du plan précédent :
des décors à colonne et vase entourant le cendrier et non des décors
voisins de celui qui entoure la poignée du cendrier.
La plaque derrière la poignée du haut est bien visible. il y est écrit :
CHEMINÉE À BOIS
comme indiqué sous le titre du plan précédent.
La tôle entourant le poêle devait être insuffisante
pour assurer la dissipation thermique d'un chauffage au charbon.
Page de couverture de la plupart des catalogues PARDON. Oserait-on encore le faire aujourd'hui ?!
PIED-SELLE - L'AIGLE
Ce poêle L'AIGLE montre une porte où
la surface des micas est particulièrement importante.
Comme les salamandres, il est mobile et possède deux poignées en
porcelaine.
Son système de réglage à 3 manettes au-dessus du cendrier est assez
particulier.
Quant à la décoration de fleurs entourant la porte,
elle rend ce poêle élégant et de facture plus moderne que les
précédents.
Ce modèle de poêle est dans le catalogue PIED-SELLE de 1914 (n°210-211).
La société PIED-SELLE à Fumay dans les Ardennes est aussi implantée à Rosières de Picardie (Somme) et à Issoudun (Indre).
En dehors des appareils de chauffage, elle fait des boutons, des réchauds à gaz, des articles de bâtiment et divers.
Elle est rachetée par THOMSON en 1923 et fabrique des fourneaux de cuisine sous les marques CAP ROBUR et CUBAIN.
En 1970, elle rejoint le groupe BRANDT et arrête tous les produits de cuisson
et de chauffage en 1971 pour faire des câbles de communication.
NELDA
Original Françoise
FAUNUS
Ce poêle SCINTILLA n° 384 a été fabriqué vers 1930 par la société FAUNUS à Donchery dans les Ardennes.
Il est de style Art déco en fonte émaillée, revêtu d'un émail acajou.
Hauteur 69 cm, Largeur 55 cm, Profondeur 38 cm, Poids 75 Kg
Les autres émaux disponibles pour ce poêle étaient vert, bleu, gris, aubergine et ivoire.
Ce poêle en bon état général est à vendre à Hèches dans les Hautes Pyrénées (29/5/2022) :
chantal.louchart@wanadoo.fr
Original
Pierre Dupont
VENDÔME
Original Lionel Cayla
Poêle VENDÔME fabriqué aux environs de
1935.
L'aspect général aux formes carrées et très peu chargées montre un
modèle
qui tranche avec ceux des années antérieures.
Ce poêle de facture moderne est à rapprocher des salamandres de
dernière génération :
Régional, Capital, Néo-Kritos.
On retrouve en particulier, l'aspect dissymétrique des ouvertures de la
fenêtre portant les micas.
Originaux Dominique Coppin
Poêle ALBA 156 (H : 66 cm - l : 53 cm
- p : 45 cm) fabriqué en 1945 par les Fonderies LALLEMAND,
50 rue
Pierre Dupont Evere-Lez-Bruxelles, société coopérative belge fondée en
1913.
L'aspect général aux formes rondes et très peu chargées montre, comme
pour le poêle VENDÔME précédent,
une facture moderne qui est à
rapprocher des salamandres de dernière génération :
Régional, Capital, Néo-Kritos.
La deuxième vue montre bien le système
de fixation des micas
avec une contre-fenêtre intérieure qui se visse
sur la fenêtre extérieure
pour assurer le bon plaquage des micas et
ainsi une bonne étanchéité de l'ensemble.
JAN JAARSMA
Ce poêle fabriqué par la manufacture royale de Hollande JAN JAARSMA
à La Haye date des années 1956 - 1957.
C'est le modèle Jan 24 qui est l'un des plus gros.
Il est particulièrement épais comme la salamandre Mega-Kritos
fabriqué jusqu'en 1953.
Il est remarquable par sa finition et une technique très élaborée de récupération des gaz.
Le chauffage est particulièrement souple, de l'extrême ralenti au rendement élevé,
par rayonnement et convection.
Comme le poêle Bagdad de Saint-Nicolas (voir plus haut), il possède deux portes à micas,
ce qui est remarquable : c'est une caractéristique des poêles dits poêles hollandais.
Ce poêle rare, en bon état général, est à vendre à Gif-sur-Yvette dans l'Essonne (21/3/2022) :
SÉBASTIEN
Ce poêle SÉBASTIEN marqué SÉBASTIEN
BREVETÉ S.G.D.G. (Sans Garantie Du Gouvernement)
ressemble à une salamandre mais c'est l'entourage de ce poêle qui est
remarquable
avec un décor particulièrement riche et un placard supérieur dit « four
à pain »
avec portes ajourées qui devait permettre de maintenir des objets au
chaud.
Les photos du haut et du bas appartiennent à deux exemplaires
différents de ce poêle :
cela se voit sur les marbres reposant sur le haut de chaque ensemble
qui n'ont pas la même couleur.