Lettre du 20 décembre 1918
d’Edmond CHABOCHE à ses fils Henri et Pierre
Paris, le 20 décembre 1918
Mon cher Henri,
Je ne t’ai pas encore raconté en détails notre voyage dans les Ardennes et en Belgique. Ce fut décidé rapidement, la préfecture des Ardennes donnait des laissez-passer, nous en obtenions un pour 4 voyageurs - Léon VENNIN, HÉNON, son gendre FONTAN, le docteur revenu 8 jours avant à pied de Revin jusqu’à Épernay, et moi. (1)
Léon m’avait trouvé une remorque sur laquelle tout notre ravitaillement fut chargé, 200 litres d’essence, des pneus, des provisions pour nous et pour distribuer là-bas. Il n’y avait pas loin de 500 kg. J’étais un peu inquiet sur la façon dont mon moteur accepterait cette surcharge. Enfin notre départ se fit le mercredi 27 (2) à 9 h du matin. Notre intention était d’aller coucher à Mourmelon-le-Petit et ensuite de repartir le lendemain pour traverser de jour le front. Nous arrivâmes bien à la fin du jour à Mourmelon en passant par Montmirail, mais là 1ère déception, pas une maison pour nous recevoir. Après avoir perdu plus d’une heure, nous nous décidons à redescendre à Châlons pour dîner. À l’hôtel du Renard (3), nous trouvons un dîner à peu près. Arrosé de champagne ça passe. Le dîner terminé, on enlève les tables, les danses commencent ; comme le sexe faible est en minorité, les soubrettes se dévouent, enlèvent leur tablier, rajustent leur corsage et la valse commence, une valse inter alliés ; un gros lieutenant qui ferait bien un Suisse, caresse de sa moustache de mousquetaire, le visage émacié de sa danseuse ; toutes les boniches y passent. Nous, très raisonnables, admirons, en sablant le champagne et un peu inquiets sur la durée du bal. Enfin le gros lieutenant a fait son choix, salue et sort, toute l’armée y compris celle des larbins le suit. Nous allons pouvoir allonger dans des fauteuils d’osier nos pauvres membres endoloris et goûter la faveur de songes joyeux. Léon propose de préparer un café et le docteur dispose les ustensiles pour préparer cet excellent réconfortant.
À cinq heures, on en a plein le cou du dossier des fauteuils. C’est fait, nous mettons en route le moteur. C’est notre petite vengeance à l’usage de ceux qui ronflent dans un bon lit bien chauffé (tel le gros lieutenant). Les pleins sont faits et je te prie de croire que la chose n’est pas si simple quand il faut vidanger des bidons de 50 litres bien cachés dans des caisses couvertes d’une bâche camouflée d’une boue épaisse, la légendaire, la victorieuse boue de Champagne.
Nous voilà sur la route de Suippes et nous aller entrer dans ce front de Champagne dont nous connaissons tous les noms tant de fois imprimés aux communiqués : Perthes-lès-Hurlus, La Main de Massiges, Ville-sur-Tourbe que nous nous décidons à suivre, il nous attire. On ne pouvait mieux trouver pour se faire une idée exacte du front que nos braves poilus ont occupé pendant 4 ans. La route même servit de front à flanc de coteau, le côté gauche est en remblais. C’est là qu’on trouve les cantonnements affouillés dans la craie, les tranchées sont au-dessus et aussi les barbelés. Les boyaux traversent la route et notre brave Renault traverse sans trop déraper tous ces obstacles. À droite le bled descend en pente douce et est couvert de cimetières dont quelques croix déjà tombent de vétusté. Combien dorment là leur dernier sommeil ?
Rien n’a été touché depuis que l’ordre a été donné de monter sur le parapet, on le voit, personne n’est revenu en arrière. Nous sommes tous impressionnés d’avoir vu ce paysage de guerre auquel rien ne manque que quelques poilus faisant la relève. En ce qui me concerne, je ne voudrais pas refaire ce tour de force de conduire dans ce labyrinthe ma voiture à six roues. Voici une sorte de magasin d’approvisionnement de toutes choses, c’est probablement un point de ravitaillement des tranchées. Nous sommes en pleine Main de Massiges, en face la route continue vers Ville-sur-Tourbe avec une descente redoutable, à droite une belle route qui retourne vers le sud. Nous choisissons cette dernière et quelle bonne idée car en revenant par une traverse vers Ville-sur-Tourbe, nous apercevons les difficultés de la route. Si nous l’avions tenté, nous y serions encore car nous n’avions dans tout ce parcours rencontré aucun être humain. Une belette et un renard sont les seuls êtres de la création dans ce paysage de mort que nous avons aperçu. La route s’élargit, nous allons sur Monthois en traversant tout le front boche. Dieu quelle tristesse vous étreint en parcourant ce bled où il semble que jamais aucune moisson n’a mûri. La route mal entretenue est souvent retournée sur des chemins de bois à cause des mines. A droite et à gauche, des épaves de toutes sortes la jalonnent, des munitions, des camions, des voitures à chevaux. Un parc de canons très important paraît intact. Nous approchons de Vouziers dont on devine la masse à travers le brouillard. À 1 kilomètre, c’est encore une ville, mais à l’examen, pas une maison n’est restée entière et habitable. La voie ferrée a été coupée tous les trois mètres et on perçoit là comme un raffinement de destructions.
Nous poursuivons notre route dans la direction de Sedan. Un monde de voitures, camions, autos, sections militaires nous empêchent d’avancer et dépasser les convois serait impossible sans la présence de nos trois galons qui d’une voix de commandement rétablit l’ordre et nous porte en avant. Le Chesne est dans le même état que Vouziers. Bientôt nous dominons la Meuse et traversons le pays où l’empereur Napoléon III signa sa capitulation.
Sedan est vivement traversé ; nous ne remarquons pas de dégâts dans les rues parcourues. À gauche, nous abordons la petite route de Vrigne-aux-Bois. Nous allons pouvoir laver un peu notre voiture car nous voyageons dans une sorte de rivière profonde d’au moins deux pieds. Ça va tout de même et nous voilà pleins d’espoir d’arriver au but, quand tout à coup patatras, nous tombons dans un trou d’obus. Heureusement ce trou est aussi large que la route et pas trop profond, de sorte que les 2 roues tombent ensembles sans fausser la direction (4). Nos 6 roues (5) passent mais le pauvre essieu avant s’est ouvert et j’ai de la peine à maintenir la direction. Il restait deux kilomètres à faire. Nous arrivons péniblement devant la maison de RICAT.
Le bourg n’a pas souffert, mais c’est un désert, à peine y a-t-il 150 habitants. Le père GRISARD et sa femme, Madame RICAT (6) arrivent avec des mines surprises, un peu pâles, un peu amaigries mais bien vivants et surtout bien heureux de revoir des amis. Nous dînerons chez eux, y coucherons, mais ne partirons qu’après avoir réparé l’essieu. Fort heureusement RICAT trouve un forgeron intelligent qui nous redonne notre essieu dans la perfection. Notre remorque a baissé le nez et un pneu est crevé. Nous réparons. C’est le commencement de nos misères avec cette diable de remorque.
En passant le lendemain sur la route de Charleville, nous visitons l’usine de Vivier-au-Court. Les deux usines sont intactes mais vides, cependant il y a encore quelques modèles et marchandises à Vivier.
Un coup d’œil à gauche sur Lumes nous indique que les Boches y ont laissé beaucoup de wagons. L’entrée à Mézières est bien pénible, tout est détruit dans ce faubourg avant et après le pont. Celui-ci est remplacé par un pont en bois. Tout le quartier de la préfecture est bien abîmé. Nous cherchons en vain les bureaux pour avoir un passeport pour la Belgique. De guerre las, nous allons à la place à Charleville, rien à faire. Comme on ne nous a rien demandé jusqu’ici, je décide qu’on se passera de passeport et nous déjeunons dans la voiture et allons sur les indications de FONTAN prendre le café chez de braves gens. Nos lettres partiront le soir pour Paris confiées aux bons soins d’un poilu.
En route pour les Mazures si nous voulons arriver avant la nuit à Revin. Notre remorque baisse de plus en plus le nez et il faudra la consolider si nous ne voulons pas qu’elle nous abandonne. C’est ce que nous faisons aux Mazures avec deux bouts de bois et du fil de fer. Mais la rumeur publique a annoncé l’arrivée d’HÉNON « Qué nouvelles Émile ? » lui crie-t-on de toutes parts. Mais il faut partir, nous ne vérifierons pas l’usine cette fois. 2 trous de mines à traverser, c’est grave pour la remorque, elle s’en tire bien et nous faisons notre entrée à la Bouverie (7).
Nous sommes au bout du monde car les ponts sont coupés pour la 2e fois et pour gagner Revin, nous n’avons que le recours d’une barque. M. et Mme FONTAN, les parents du docteur à qui était confiée la garde de la maison de HÉNON ne nous attendaient pas si tôt. Heureux homme qu’Émile HÉNON qui retrouve sa maison intacte, propre et remplie de meubles. Rien ne manque et certes on comprend les difficultés que ces braves gens ont eu pour conserver tout en bon état lorsqu’ils racontent les alertes et les angoisses par lesquelles ils sont passés.
Pour ne pas perdre de temps nous convenons de partir en Belgique le lendemain avec Léon, laissant la remorque pour être réparée pendant notre absence. Comme les ponts sont coupés, il s’agit de rejoindre Fumay par la route de St Nicolas et la route de Rocroy à Fumay. Une petite route de forêt fait le trait d’union. Fumay a été brûlé en 1914, il en reste à peine la moitié. Nous retrouvons la Meuse et le chemin de fer. C’est là que les raisons de la demande d’armistice par les Allemands sautent aux yeux. Jusqu’à Dinant et probablement jusqu’à Namur, la ligne est complètement obstruée par des wagons chargés de matériel de guerre (camions, autos, tanks, canons etc.) et de meubles et outillages d’usines et de mines. Il semble bien que la ligne de Charleville Longwy coupée par les Américains, les Boches se soient embouteillés par leurs propres vols. Toutes les nuits les wagons sont allégés par la population besogneuse de ces pauvres pays.
À partir de Fumay, les dévastations sont arrêtées sauf à Dinant, ravagé en août 1914. L’église existe encore mais le clocher si original de Dinant s’est effondré. Dire que les Boches ont essayé de faire sauter le Rocher Bayard. Par de très belles routes sillonnées par les troupes anglaises nous arrivons à Natoye.
Tous les pays que nous traversons sont en fête et à l’entrée de chaque village des arcs de triomphe avec d’émouvantes inscriptions à l’adresse des alliés sont ornés de drapeaux. Le Carmel lui-même surgit de la vallée du petit Bocq orné à chaque fenêtre de drapeaux français et belges.
Je délègue le capitaine VENNIN auprès de la Prieure (8) afin de nous faire ouvrir les portes du couvent. Il s’agit de faire passer le ravitaillement que nous avons apporté de Paris si péniblement à ces pauvres mères qui ont bien souffert de privation de toute sorte. Ce qui leur a le plus coûté c’est le manque de nouvelles de leur famille. Tout le couvent est en émoi de cette arrivée improviste. On a bien des choses à se dire, mais on ne sait pas où commencer et la conversation se poursuit à bâtons rompus et on oublie de parler du plus important, par exemple de montrer la photo des fiançailles que j’avais emporté tout exprès.
Il fallait voir les regards compassés du bon Père aumônier lorsqu’il put déguster le fromage et ensuite le café, du vrai café. Je pensais malgré moi aux « lettres de mon moulin ».
Après la messe du dimanche (9), je fis un tour dans la propriété : beaucoup d’arbres manquent, enlevés par un cyclone et d’autres ont poussé tellement qu’on ne reconnaît plus le bois. Après une longue conversation au parloir, nous prenons congé pour être à Revin avant la nuit.
Les routes de Belgique sont parfaites et à 5 h ½ nous étions à Revin sans avoir vu l’ombre d’un douanier français ou belge. (10)
Le dîner pris, Léon se mit au piano et en avant la musique. Le docteur décroche son violoncelle qui n’a que trois cordes. Mme FONTAN qui n’en a que deux, nous lance d’agréables romances, toute heureuse qu’elle était de retrouver son fils et d’être libre de tous soucis.
Dans mon coin, malgré le réconfort de cette touchante scène de famille, je ronfle comme un bienheureux.
Le lendemain est un jour de repos, j’en profite pour faire quelques réparations et graissages à mon auto en vue du retour. Le lendemain, partis de bonne heure à cinq, car on emmène une bonne, nous arrivons aux Mazures où nous constatons que la fonderie est en bon état sauf qu’il manque le moteur et quelques machines.
En traversant Renwez, je m’informe si la 163 DI est encore là, mais ces bons artilleurs de 120 ne se doutent pas que vous ayez pu les précéder dans le cantonnement. Vous êtes partis deux jours trop tôt, cette rencontre avec toi eut été bien agréable cependant.
Nous rendons visite à M. et Mme DOGNY à Arreux d’heureuse mémoire. On revoit avec plaisir la grande place de l’église où le pauvre garçon d’honneur dut traîner avec Hélène la fameuse bûche jusque sur la route de Montcornet. Il a fallu déjeuner chez ces braves gens qui nous racontent quelques méfaits des Boches et nous reprenons la route de Rethel en passant par la gare de Tournes. Voici une vision de guerre tout à fait caractérisée. Cette gare servait, je crois, de ravitaillement en munitions. Environ 500 wagons ont sauté, pas une maison n’existe à 500 m à la ronde, les wagons sont retournés, brûlés, réduits en miettes, comme cataclysme c’est splendide.
Mais nous regrettons bien vite de suivre cette petite route qui va nous ramener à Lonny et la remorque nous donne les plus grandes inquiétudes à chaque passage de trous de mines. Après avoir traversé à Lonny la grande ligne de Reims à Charleville, bien endommagée à cet endroit, nous arrivons sans encombre à Rethel, pauvre ville presqu’entièrement démolie. Tout à l’heure nous traverserons Reims dont je ne peux rien dire, car la nuit nous avait gagné à cause du temps perdu à consolider l’attache de la remorque ; cette fois, nous craignons bien d’être obligés de l’abandonner, telle un vulgaire camion boche, sur le fossé de la route.
Nous arrivons à Épernay pour le dîner, mais pas de chambres. On finit par en découvrir deux, une pour la bonne et nous partageons l’autre à quatre. Un excellent chocolat préparé par l’expert docteur sauve la situation et nous redonne des forces pour la dernière étape.
À peine sortons-nous des portes d’Épernay que le pneu droit de la remorque rend l’âme. On décide de ne pas réparer mais pour notre punition, le pneu arrière de la voiture s’écrase. Il faut donc changer la roue sous une pluie battante et la route se poursuit monotone jusqu’à Paris. (11)
Telle fut la fin de notre randonnée. Tu excuseras un peu le décousu de mon récit que j’ai dû plusieurs fois interrompre pour ne le terminer que ce soir 26 6h.
Notre fête de Noël s’est joyeusement passé avec de la jeunesse. Edmond et Rosette sont venus déjeuner, accompagnés de leurs petits bonhommes et de Marguerite qui avait passé la nuit de Noël avec eux. Nous avions aussi les demoiselles DUBOSCQ pleines d’entrain et de gaîté ainsi que leur maman. Une dinde des jardins de Sèvres fit le plat de résistance du festin.
Votre Noël s’est passé en route. J’espère tout de même que vous avez pu gagner un cantonnement convenable pour vous reposer ce jour de fête.
Pierre nous dit sa déconvenue de ne pouvoir dresser son arbre de Noël. Mais ce ne sera que partie remise.
Je suis très heureux de vous savoir si près d’ici. Je vais attendre de vous une nouvelle lettre, car vous serez peut-être à Paris avant que j’ai pu me mettre en route pour vous souhaiter la bonne année et une prompte démobilisation mais toutefois pas avant d’avoir été faire un tour en Alsace et en Bochie.
Je t’embrasse bien affectueusement de la part de tous ici.
signé E. CHABOCHE
A l’occasion tu passeras cette lettre à Pierre.
(1) Émile HENON a écrit des calepins. Dans ceux-ci (pour plus de détails consulter fohen@free.fr), on peut noter d'autres informations sur ce voyage dans les Ardennes. Émile HENON indique que les laissez-passer ont été délivrés le 24 novembre 1918.
( (2) Mercredi 27 novembre 1918. Après s'être levé à 5 heures, Émile HENON arrive chez Edmond CHABOCHE à 7 heures pour un départ à 9 heures 45. Il signale une panne d'essence qui oblige à déballer la remorque.
(3) Hôtel du Renard : 24, place de la République à Châlons-en-Champagne. Cet hôtel existe toujours ( 35 chambres, 3*).
(4) RENAULT invente en 1913 le système des roues détachables. Ce « perfectionnement » permet avec une seule clé de remplacer en quelques minutes une roue dont le bandage est hors d'usage, par une roue munie d'un pneumatique tout gonflé. (René BELLU, Toutes les RENAULT, Paris, Éditions Jean-Pierre DELVILLE, 1979)
(5) Les véhicules à six roues ont été développé par RENAULT pour se déplacer en tous terrains, à travers brousse et déserts, surtout dans les années 1920. Ils sont dits coloniaux.
Véhicule RENAULT Torpedo 6 roues 1924
(René BELLU, Toutes les RENAULT, Paris, Éditions Jean-Pierre DELVILLE, 1979)
(
(6) Louis Alfred RICAT est né à Vrigne-aux-Bois le 7 décembre 1862. Sa femme Hortense Clara est née GRISARD le 19 septembre 1865 à Nouzonville (Ardennes). Ils se sont mariés le 11 janvier 1888 à Vrigne-aux-Bois. (information Bruno PRATI - janvier 2014). Madame RICAT a été par la suite actionnaire de MANIL dans les années 1935. Dans les conseils d'administration, c'était la personne la plus âgée et Pierre CHABOCHE, mon grand-père la faisait asseoir à sa droite. Lors d'un conseil, une carafe d'eau avait été placée devant eux et il lui offrit un verre d'eau. Madame RICAT lui avait répondu : « Monsieur CHABOCHE, je n'ai encore jamais bu un verre d'eau et ce n'est pas à mon âge que je vais commencer ! » ( information de ma mère Marie-Madeleine DIVRY - avril 2004). M. et Mme RICAT et leur fils Maurice possédaient en 1938 des fonderies à Vrigne-aux-Bois rachetées par la suite, en 1975, par La Fonte Ardennaise.
Louis Alfred RICAT et sa femme Hortense Clara, née GRISARD, lors de leurs 50 ans de mariage, le 11 janvier 1938 à Vrigne-aux-Bois
(7) La Bouverie : village situé dans une boucle de la Meuse, proche de Revin et maintenant quartier de Revin. Émile HENON signale leur arrivée à 17 heures. Sa maison est intacte mais il n'y a plus de vitres. Revin est « dégouttant et pue ». Edmond CHABOCHE et Léon VENNIN repartent le lendemain 30 novembre pour la Belgique. Quant à lui, il visite son usine de Revin ce jour là et fait déterrer les livres de l'usine le lendemain 1er décembre.
(8) Cécile CHABOCHE (1859 - 1941) soeur cadette d'Edmond, religieuse sous le nom de Marie-Cécile du Calvaire, au Carmel Sainte-Thérèse à Paris, avenue de Saxe puis à partir de 1901 au Carmel Sainte-Thérèse de Natoye en Belgique. Elle est prieure du Carmel de Natoye de 1906 à 1909 puis de 1912 à 1920. Elle sera ensuite prieure du Carmel de Créteil en 1920 - 1921 puis de 1924 à 1930.
(9) Dimanche 1er décembre
(10) Émile HENON indique le retour d'Edmond CHABOCHE à Revin à 18 heures. Ils fêtent ensemble la Saint Eloi.
(11) Mercredi 4 décembre. Émile HENON revient à Paris avec Edmond CHABOCHE.