L'entreprise CHABOCHE
Le siège social (rue Rodier à Paris 9ème)
Après avoir été au 7 rue Rodier en 1885, il est
au 33, 35, 37 en 1901 puis 33, 35 en 1903. L'ensemble occupé forme un coin avec
la rue de la Tour d'Auvergne.
Une entrée au 30-32 de cette rue est réservée à la
partie habitation, le 30 étant cependant donné comme adresse de livraisons des
marchandises.
Les enfants d'Edmond ont logé dans ce double immeuble séparé par
une cour intérieure : voir la page sur la rue de la Tour
d'Auvergne.
gravure signée C. ALIX
Les constructions de la rue Rodier sont assez récentes car la
rue n'existe dans son tracé actuel que depuis 1877,
alors que la rue de la Tour
d'Auvergne est ouverte au moins depuis 1760. En 1810, à cet emplacement se
trouvait une zone de jardins potagers.
Au même emplacement 33/35 rue Rodier - 30/32 rue de La Tour
d'Auvergne se trouve actuellement un grand immeuble blanc
occupé par un centre
de tri de la Poste. (images visibles sur Google Maps - Street view 32 rue de la
Tour d'Auvergne et / ou 33 rue Rodier Paris 9e)
► Téléphone du siège social
116-76 (1901) -
GUTENBERG 16 76 (1919) - TRUdaine 00
54 ou 054 et TRUdaine 00 55 ou 055 (1928) - TRUdaine 00 54 (3 lignes) (1931)
et
TRUdaine 41 63 (chauffage central)
Télégraphe : SALMAND-PARIS (1925) - SALMAND-PARIS-68 (1929) -
SALMAND-PARIS-63 (1933)
La ligne de téléphone 116 -76 est reliée au central Gutenberg
, au moins depuis 1893. En 1905, le central Gutenberg emploie plus de 1000
employées,
réparties en trois équipes de jour. Mais le bâtiment est devenu
insuffisant et un nouvelle unité est construite en 1908.
Celle-ci est inaugurée le 24 mars 1908.
Central Gutenberg, le jour de l'inauguration, le 24 mars 1908
(photo extraite de Archives de Paris de José BORGÉ et
Nicolas VIASNOFF, Paris, Éditions Balland, 1981)
Le dimanche 20 septembre 1908, le central Gutenberg sur lequel
est concentré la presque totalité des postes
des quartiers d'affaire du centre,
comptant 18 000 abonnés, prend feu à cause d'un court-circuit.
Les quatre
premiers arrondissements et au moins une partie du 9e sont privés de téléphone
pendant plusieurs mois.
En 1913 le nom du central Gutenberg apparaît sur les
numéros de téléphone des séries 100 à 200.
En 1928 débute l'automatisation du réseau avec le
central Carnot.
Le numéro de téléphone du Parisien est désormais composé du nom
du central
(CAR pour Carnot) suivies de quatre chiffres.
Ce système va durer
jusqu'au 1er octobre 1963. Pour le siège social, l'automatisation en 1928 se
fait avec le central Trudaine,
servant pour les lignes de téléphone du 9e
arrondissement, alors que le central Gutenberg
n'est plus utilisé que pour les
lignes du 1er arrondissement.
(d'après Histoire et dictionnaire de
Paris de Alfred FIERRO, Paris, Éditions Robert Laffont, 1996 et
Le
téléphone de Patrice CARRÉ, Paris, Éditions Gallimard, 1993)
Les bureaux de vente
Paris : 77 bis rue de Richelieu dans le 2ème arrondissement
Le magasin forme l'angle avec la rue du 4 septembre.
La photo peut être datée entre 1899 et 1908 : dans la
devanture à gauche figure, entouré de deux modèles de Salamandre Renaissance
ayant débuté en 1899,
le premier modèle de Salamandre rond ou en éventail.
La vente de ce modèle avait cessé en 1908. Il y a dans ce magasin deux entrées, une au 7 de la rue du 4 septembre,
une au 77 bis rue de Richelieu,
là où se trouvent les deux personnages. Le 77
bis rue Richelieu est inscrit comme adresse de la société CHABOCHE derrière les
portes des premières salamandres.
Au 77,
c'est-à-dire dans l'immeuble à gauche de la photo se trouvent des bureaux
commerciaux. Ces bureaux ont été
utilisés jusqu'à 1914 - 1918 ou peu après 1918.
Cette vue du magasin de vente des salamandres à
Paris est plus récente.
L'indication « LA SIRÈNE » sur la partie droite de la photo (rue du 4 septembre)
est remplacée par « E. CHABOCHE ». Au-dessus du premier étage on voit « & FILS » fin
probable de « E. CHABOCHE & FILS »
montrant que cette photo date probablement d'après 1929. Le magasin a
été vendu entre 1934 et 1942.
La photo ci-dessus date de juin 2002. Un
restaurant bar brasserie « L' Ami Georges » occupe la même surface que le magasin
de vente des salamandres.
L'immeuble n'a pas changé : la disposition des
fenêtres du premier étage est la même ainsi que la porte sur la rue du 4
septembre.
L'immeuble a été construit en 1869, 5 ans après la création de
la rue du 10 décembre qui s'est ensuite appelée rue du 4 septembre.
A cet
emplacement existait en 1634 un hôtel construit pour le chirurgien du roi,
François THÉVENIN. Il a été habité ensuite par son neveu puis par le duc de
GRANCEY,
maréchal de France. C'est ensuite Jean-Jacques CHARRON, marquis de
MÉNARS, président au parlement de Paris qui occupa les lieux.
En 1733, l'hôtel
Ménars est détruit pour être remplacé par deux hôtels construits pour Simon
BOUTIN, receveur général des finances de Tours.
Le petit hôtel Boutin qui occupa
l'emplacement ci-dessus est habité ensuite par la fille de Simon BOUTIN puis par
le comte d'IGNY.
Parmi les locataires on note le corsaire DUGUAY-TROUIN qui y
mourut en 1736 à 63 ans. En 1807, on peut y trouver la régie générale des
Salines.
(extrait du Dictionnaire historique des rues de Paris par Jacques Hillairet, Paris, Éditions de Minuit , 1963)
Londres : 255 Tottenham Court Road (W1)
Le magasin « The SALAMANDRE STOVE Co » existe au
moins depuis 1924. Il est situé en plein centre de Londres,
à moins de 500 m du
British Museum. Il est possible d'y faire faire des réparations.
Des salamandres Louis
XV, appelées Laurel au Royaume-Uni et des salamandres Louis XVI
ont aussi été achevées de fabriquer en Angleterre
en 1911.
La version salamandre Renaissance pour le marché anglais et peut-être pour les pays anglophones existe en 1935-1936.
(voir les pages spéciales sur les salamandres Reanaissance, Louis XV et Louis XVI).
Le Royaume-Uni a probablement été le pays, en
dehors de la France, où le plus grand nombre de salamandres a été vendu,
au
point que le mot Salamander a pris en anglais une signification spéciale,
différente du français et qui prend en compte
l'aspect mobile mais aussi provisoire
de l'installation du
poêle.
SALAMANDER : A portable stove used to dry out a
building under construction
(COLLINS English dictionary complete and unabridged, COLLINS
Publishers, 2003)
Buenos-Aires : 189 Tacuari
Un magasin intitulé LUNET, HUGUENIN Cie est mentionné
pour la première fois dans une publicité de juin 1928.
Il se trouve en plein
centre historique de Buenos-Aires dans la rue Tacuari, rue nord-sud à
mi-distance entre la Plaza de Mayo et la Plaza de Congresso
original Daniel CHABOCHE (avril 2004)
L'immeuble blanc avec le drugstore correspond au 189 rue
Tacuari. À cet emplacement se trouvait le magasin LUNET, HUGUENIN Cie
qui
vendait des salamandres dans les années 1928 - 1934 et probablement après. Il
devait ressembler à l'immeuble voisin de droite, construit avant 1928.
L'Argentine et les pays voisins comme l'Uruguay ont eu une forte croissance
économique dans ces années, ce qui explique le succès rencontré par les
salamandres.
Ce magasin a probablement été la source
de ventes importantes en Argentine, à tel point qu'en 1987,
une publication dans
la presse locale a pu avoir lieu avec le titre « Votre Salamandre
fonctionne-t-elle bien ? »
Sur la photo de gauche, c'est le modèle de
Salamandre Tritonia qui est un original ou plus probablement une copie réalisée
par
Juan Bautista ISTILART. L'origine « Chaboché » est cependant mentionnée !
Galata (Turquie)
Ce magasin de la banlieue d'Istanbul
est indiqué pour la première fois dans le catalogue de 1933.
Le
quartier de Galata fait maintenant partie d'Istanbul. Il se trouve au
nord de la Corne d'or et est accessible du centre par le pont de
Galata.
C'est à proximité du palais de France, ancienne ambassade du
temps des sultans, et surtout du lycée impérial de Galatasaray
qui joua
un rôle important dans le rayonnement de la culture française et qui
est maintenant plus connu pour son équipe de football.
Agents et dépositaires
En dehors de ces bureaux de vente, il y a de nombreux agents et dépositaires.
On peut citer :
- BONALD rue Sommeiller à Annecy (Affiche de 1887)
- DUBERNAT 19 rue d'Amiens à Montdidier (Lettres d'Edmond Chaboche 1914 - 1915)
- R. PLAÇAIS, successeur, 18 rue de Pâquis à Genève (Annonce parue dans le Journal de Genève du 16 décembre 1888)
Plus de 1000 agents et dépositaires sont mentionnés dans le catalogue de 1928.
Plus de 2000 agents et dépositaires sont mentionnés dans le catalogue de 1933.
Voici quelques noms en France en 1952 :
BERTHELIN représentant à Alençon
BODEVIGIE revendeur à Lyon
BOCQUET revendeur à Béthune
COMBELLE représentant du Nord
DEHOUR concessionnaire à Douai
DESCOURS et CABAUD revendeur à Lyon
FRANCIN revendeur à Troyes
GALERIES LAFAYETTE de Lyon revendeur
GENTILINI revendeur à Lyon, ancien concessionnaire
GREEN représentant à Paris
HAMON représentant en Bretagne
JONQUERE revendeur à Saint-Omer
LECLERC représentant à Nancy
MORIN représentant à Lyon
PRADAT revendeur à Lyon
RIVAILLAND concessionnaire à Bordeaux
ROULLET représentant à Niort
RUELLE revendeur à Troyes
TRICOT représentant à Marseille
VIVET représentant à Toulouse
WILMOT-ROUSSEL concessionnaire à Lille
Les chantiers de la Salamandre
au 9 - 11 boulevard Berthier Paris 17e
Extrait d'une affiche publicitaire de KOSSUTH de 1925 Trois applications nouvelles de la salamandre
Les salamandres demandant comme
combustible des charbons de bonne et très bonne bonne qualité,
Edmond
CHABOCHE achète un magasin au 9 - 11 boulevard Berthier à Paris 17e
(écurie, logement du gardien - concierge, hangar)
et dépose 3 permis de
construire, le 28 septembre 1891 (écurie, sans architecte), le 23
décembre 1891
(logement du gardien - concierge, architecte Edmond
CHABOCHE)
et le 2 mai 1900 (hangar, architecte RENAULT 14 rue Moncey).
Edmond CHABOCHE loue ce magasin à un marchand de charbons offrant pour
les clients de la région parisienne
des qualités de charbon conformes à
celles recommandées pour les salamandres.
En décembre 1919, après la
guerre de 1914 - 1918 où l'approvisionnement en charbon s'était fait
difficilement
et où la plupart des clients étaient perdus, Edmond
CHABOCHE se sépare des locataires, la famille GEUVOT et offre la
location à M. LE BORGNEUR.
L'accord est le suivant : chaque nouveau
client apporté par l'entreprise CHABOCHE donne lieu à un versement à
l'entreprise CHABOCHE
de 20 tonnes de charbon et un tant pour cent par
tonne. Le magasin porte le titre de Chantiers de la
Salamandre.
Durant la guerre de 1939 - 1945, où l'approvisionnement en
charbon est encore plus difficile, ce magasin est vendu.
Pour cette vente, ma
mère et mon grand-père Pierre CHABOCHE sont venus ensemble à bicyclette
et sont
repartis avec une assez forte somme d'argent en liquide.
Sur cette carte postale de 1922, on voit très bien la charette à cheval portant des sacs de charbon et équipée de sa pancarte
« Chantiers de la Salamandre - Bureaux 33 & 35 rue Rodier ».
Elle est garée à Clichy derrière les barrières correspondant à la limite des anciennes fortifications de Paris
et où a été constuit le boulevard périphérique de Paris.
En face, l'avenue de la Porte de Clichy croise le boulevard Berthier où se trouve le magasin.
C'était peut-être la zone habituelle de garage de la charette des Chantiers de la Salamandre entre deux livraisons.
7 et 9 boulevard Berthier Paris 17e - Photo du 23 octobre 2009
Le 7, à gauche, et le 9, à droite, du boulevard
Berthier sont maintenant regroupés au niveau du rez-de-chaussée
et du
premier étage pour former un magasin Saint-Maclou.
11 boulevard Berthier Paris 17e - Photo du 23 octobre 2009
C'est au 9 - 11 boulevard Berthier que se
trouvait l'écurie, première construction entreprise par Edmond CHABOCHE,
dès le 28 septembre 1891. Sur cet
emplacement se trouve maintenant le bar Le Relais Berthier.